Un ex-vice-président et franchisé de St-Hubert poursuit un de ses anciens amis, lui aussi franchisé, pour près de 10 millions de dollars. Il l'accuse d'avoir laissé croire à la chaîne de restauration qu'il avait participé à une fraude, ce qui l'a contraint à vendre ses franchises.

Vice-président restauration de St-Hubert de 1999 à 2001, Sylvain Leduc a aussi été, de 1997 à décembre 2015, propriétaire à un moment ou un autre de sept franchises situées à Brossard, LaSalle, Saint-Laurent, Verdun, Lachine, Sainte-Dorothée et Sainte-Rose.

Le litige entre lui et Martin Nadeau, lui aussi ancien employé de la chaîne, naît à la succursale de Brossard. M. Leduc y embauche M. Nadeau comme directeur général quand ce dernier se fait virer de St-Hubert, en 2005.

Deux ans plus tard, St-Hubert exige de M. Leduc qu'il vende le restaurant à M. Nadeau, puisqu'il n'y est pas suffisamment présent. Plus tard, le franchiseur découvre que la succursale de Brossard lui a caché 147 000 $ de revenus « par un stratagème visant à s'approprier des revenus en les faisant passer pour des escomptes, rabais ou annulations ».

La faute est avouée, mais, selon la poursuite déposée par M. Leduc, M. Nadeau ajoute que son ancien ami était bien au fait de la situation lorsqu'il était propriétaire du restaurant, ce que celui-ci nie formellement.

La relation entre St-Hubert et M. Leduc, alors propriétaire de cinq restaurants, était déjà l'objet d'une certaine « tension », selon ce qu'allègue ce dernier. L'accusation de M. Nadeau aurait été la goutte de trop.

« En ce faisant, les défendeurs ont fautivement contribué à un processus de résiliation illégale et abusive des conventions de franchise des demanderesses », argue l'avocat de M. Leduc, Jean-Rémi Thibault.

En clair, M. Leduc a vendu contre son gré les cinq franchises qu'il détenait toujours, « dans des circonstances défavorables », alors qu'il restait de 9 à 14 ans à écouler aux conventions de franchises. Les pertes encourues sont estimées par le demandeur à 9,96 millions.