L'entrepreneur d'origine kurde Hamdi Ulukaya, fondateur des produits laitiers frais Chobani, va donner 10 % du capital de l'entreprise fondée dans l'Est américain à ses quelque 2000 employés, a indiqué le groupe mercredi.

Cette décision intervient dans le cadre du débat sur les inégalités salariales, en pleine campagne électorale pour la Maison-Blanche.

« À partir d'aujourd'hui, je vais avoir 2000 nouveaux associés à Chobani. C'est l'un des meilleurs moments de ma vie », écrit sur son compte Twitter M. Ulukaya, qui a fondé Chobani à New Berlin, dans l'État de New York, et commencé à commercialiser ses premiers yaourts en octobre 2007.

Les 10 % transférés aux employés font partie des 80 % détenus par M. Ulukaya, le solde (20 %) appartenant au fonds californien TPG, qui a investi 750 millions de dollars dans Chobani en 2014.

Le nombre d'actions distribuées à chacun des 2000 employés va dépendre de l'ancienneté au sein de l'entreprise. La part des tout premiers employés pourrait être valorisée à un million de dollars, selon le groupe laitier. M. Ulukaya va rester actionnaire majoritaire même si sa participation va être diluée.

Chobani est par ailleurs en négociations pour céder de 10 à 20 % supplémentaires de son capital, ce qui valoriserait le groupe à plus de 3 milliards de dollars, avait indiqué en octobre à l'AFP une source proche du dossier.

Coca-Cola et PepsiCo, en quête de relais de croissance, sont intéressées, mais TPG pourrait leur damer le pion et accroître sa participation.

Les salariés de Chobani sont payés au-dessus du salaire horaire minimum légal, selon le New York Times, et disposent d'une bonne couverture santé ainsi que d'autres avantages.

Pratique courante en technologie

L'actionnariat salarié est une pratique courante dans le milieu technologique pour attirer les meilleurs talents.

Avant M. Ulukaya, Dan Price, un jeune patron de start-up avait divisé il y a un an sa rémunération par 14 pour porter à 70 000 dollars le salaire minimum annuel au sein de son entreprise - Gravity Payments.

Chobani détient aux États-Unis une part de marché de 44 % du segment des yaourts dits « grecs », évalué à 8 milliards de dollars, selon le cabinet Sanford Bernstein.

Chobani, qui n'est pas coté en Bourse, a connu un couac dans sa rapide ascension en 2013 en rappelant des produits périmés fabriqués dans son usine de l'Idaho, pour laquelle il a effectué son plus gros investissement, soit 450 millions de dollars.