Le cacao est resté sous la pression d'attentes d'une bonne récolte en Afrique de l'ouest cette semaine, tandis que le sucre a repris des couleurs grâce à un renchérissement du réal, et que le café a continué sa consolidation.

Le cacao se tasse sur fond de bonne saison 2015-2016

Les cours du cacao ont encore perdu du terrain cette semaine, tombant jeudi à Londres et à New York à des plus bas depuis fin août à respectivement 2082 livres sterling la tonne et 3035 dollars la tonne.

Les cours demeuraient lestés par des attentes d'une bonne production pour la saison qui démarre en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux principaux producteurs de cacao au monde.

Le rebond débuté en mars dernier sur fond de craintes sur l'offre, alors que la production du Ghana s'était effondrée pour la saison 2014-2015, commence ainsi à s'essouffler.

Si l'organisation internationale du cacao (ICCO) estime que le marché sera en déficit la saison prochaine, les analystes de Citi estiment qu'il pourrait tout à fait faire l'objet d'un «modeste surplus».

Aakash Doshi, chez Citi, s'attend donc à ce que les prix du cacao s'installent dans une fourchette plus étroite entre 2950 et 3200 dollars la tonne pour la saison 2015-2016, à moins que des perturbations sur l'offre ne surgissent où que la demande ne s'affaiblisse de manière conséquente cet hiver.

Le sucre porté par le réal et l'éthanol

Les tarifs du sucre ont poursuivi leur hausse et ont atteint vendredi à Londres et à New York leurs plus hauts niveaux en sept mois, à respectivement 392,00 dollars la tonne et 14,32 cents la livre.

«Le renforcement du réal brésilien face au dollar apparaît avoir un effet bénéfique pour les cours», a constaté Nick Penney, analyste chez Sucden.

La faiblesse du réal ces derniers mois avait pesé sur les prix en poussant les producteurs à vendre leurs stocks afin de recevoir plus de réais pour du café vendu à l'extérieur en dollar, ce qui augmente l'offre de café sur les marchés.

La sortie du rapport d'Unica, le principal groupement d'industriels du secteur du sucre au Brésil, n'a pas eu beaucoup d'effet sur le marché des contrats à terme, malgré une hausse de la productivité des plantations de canne à sucre. Le Brésil est le plus important producteur de sucre au monde.

En effet, les producteurs continuent à accorder leur préférence à l'éthanol, 58,4% de la canne à sucre récoltée cette année lui étant consacrés.

Et selon Sucden, les usines devraient continuer de maximiser la production d'éthanol à cause de l'augmentation des prix de ce carburant, ce qui devrait continuer à apporter du soutien au cours.

Selon Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, les cours du sucre pourraient avoir atteint un plancher, alors que les investisseurs s'attendent à un léger déficit de sucre pour la saison 2015-2016, justement à cause de la forte demande d'éthanol.

Le café tente de se reprendre

Les cours du café à Londres et à New York sont montés vendredi à leur plus haut niveau en sept semaines, à respectivement 1620 dollars la tonne et 132,45 cents la livre.

Les investisseurs demeuraient toutefois prudents concernant la solidité de ce rebond, notant que les prix semblaient aidés par la couverture de positions vendeuses, et non, comme pour le sucre par l'ouverture de positions longues.

«Il reste à voir comment les conditions météorologiques vont se développer au Brésil, le plus grand producteur d'Arabica au monde. Si les pluies continuent et aident à la fleuraison des plants, cela pourrait se traduire par une hausse de l'offre d'Arabica cette saison», ont noté les analystes de Commerzbank.