Le numéro deux mondial de la bière, SABMiller, a rejeté une offre informelle d'acquisition provenant du numéro un, AB InBev, jugée pas assez élevée, a rapporté mardi l'agence Bloomberg News.

Selon l'agence, qui cite des personnes proches du dossier, le géant belgo-brésilien Anheuser-Busch InBev a proposé la semaine dernière un peu moins de 40 livres par action pour acquérir SABMiller, un mastodonte international coté à la Bourse de Londres, où son titre avait clôturé lundi soir à 37,64 livres.

La direction de SABMiller aurait refusé, estimant, comme certains des actionnaires du groupe, qu'AB InBev devrait offrir une somme proche de 45 livres pour emporter son accord, a ajouté Bloomberg.

Si AB InBev devait mettre sur la table un tel montant, la transaction s'élèverait au total à quelque 73 milliards de livres (99 milliards d'euros), ce qui constituerait la principale opération d'acquisition de l'année sur le marché.

L'agence a ajouté qu'aucune décision n'avait été prise par AB InBev sur l'éventuel dépôt d'une offre formelle aux actionnaires de SAB Miller.

AB InBev et SAB Miller n'ont fourni aucun commentaire dans l'immédiat après la publication de ces informations.

Basé dans la ville belge de Louvain, AB InBev commercialise entre autres les marques de bière américaine Budweiser, mexicaine Corona et belge Stella Artois. SABMiller écoule notamment les marques tchèque Pilsner Urquell, italienne Peroni, américaine Miller et néerlandaise Grolsch, et vend en partenariat avec une entreprise chinoise la Snow, la marque de bière la plus vendue au monde.

Les deux groupes avaient annoncé séparément le 16 septembre qu'AB InBev avait approché SABMiller en vue d'un possible rachat. En vertu de la réglementation boursière britannique, AB InBev a désormais jusqu'au 14 octobre à 17H00 (heure de Londres) pour décider de faire une offre ferme ou non, un délai qui peut toutefois être étendu.

Après la publication des informations de Bloomberg News, l'action SABMiller a clôturé mardi en forte baisse de 3,77% à 36,22 livres à la Bourse de Londres où elle a représenté la plus mauvaise performance de l'indice vedette, tandis que le titre AB InBev a fini en légère baisse de 0,33% à 98,06 euros à la Bourse de Bruxelles.

En début de journée, SABMiller avait publié un rapport d'activité indiquant que ses revenus avaient chuté au premier semestre en raison des mouvements de change.

Ses revenus nets (le chiffre d'affaires moins les taxes) ont chuté de 9% sur un an en raison de la dépréciation de certaines monnaies par rapport au dollar au deuxième trimestre (achevé fin septembre), comme lors de l'ensemble du premier semestre.

En organique et à changes constants, ils ont en revanche progressé de 6% au deuxième trimestre. Sur cette base, la croissance a été la plus forte en Afrique (+11%) et en Amérique latine (+9%), devant l'Asie (+4%) et l'Europe (+3%). L'Amérique du Nord a subi un déclin de 2%.

Les volumes ont dans l'ensemble progressé de 2%, avec là aussi l'Amérique latine et l'Afrique comme locomotives, a indiqué le groupe.

«Bien que des mouvements de changes négatifs aient significativement affecté nos résultats publiés, nous avons une activité solide avec des perspectives de long terme exceptionnelles», a assuré Alan Clark, le directeur général de SABMiller.

«La croissance a accéléré au deuxième trimestre de l'année, grâce à notre position inégalée sur les marchés en croissance dans le monde», a-t-il commenté.