Le plus grand embouteilleur d'eau à propriété québécoise s'est finalement sorti de la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, après presque deux ans de démarches.

Amaro, spécialiste de l'eau vendue en contenants de 18 litres, a fait le troisième et dernier remboursement de 50 000$ à ses créanciers non garantis en juin dernier, comme prévu.

«On vient de sortir de la protection de la loi sur la faillite, se réjouit le président d'Amaro, Daniel Colpron, au téléphone. Avec ce dernier paiement, on a tout payé au syndic et on est libérés de la loi sur la faillite.» Amaro a remboursé 13 cents sur chaque dollar dû aux créanciers non garantis.

Amaro, de Saint-Cuthbert, en Lanaudière, avait déposé son avis d'intention de faire une proposition à ses créanciers en septembre 2013 après que le fonds AlterInvest (financé par la Banque de développement du Canada et la Caisse de dépôt et placement du Québec) eut rappelé un prêt de 2 millions de dollars qui était échu.

Légère croissance

Amaro est l'un des quatre acteurs majeurs de l'eau embouteillée au Québec, avec Naya, Eska et Labrador. Ces derniers ne sont plus contrôlés par des intérêts québécois.

Aujourd'hui, Amaro donne du travail à près de 200 personnes: 70 employés et 120 travailleurs autonomes à la distribution. Ses ventes annuelles d'environ 10 millions ont recommencé à croître de 1 ou 2% par année. L'entreprise est redevenue rentable.

«Autant on était dans la misère il y a deux ans, autant maintenant ça va très bien. Quand on a des ventes en légère croissance et de la rentabilité, c'est tout un monde de différence», dit M. Colpron, actionnaire majoritaire d'Amaro. Il est le neveu de Liliane Colpron, fondatrice de Première Moisson.

Autre signe palpable du retour des beaux jours, Amaro vient de s'entendre avec la patineuse artistique Joannie Rochette qui reste le visage de la marque pour un nouveau cycle de cinq ans. La médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Vancouver est associée à Amaro depuis 2011.

Partenaire financier

L'embouteilleur n'a même pas eu à trouver un nouveau partenaire financier pour assurer sa relance. Le fonds AlterInvest, le même qui avait rappelé le prêt en 2013, a accepté de refinancer Amaro à de meilleures conditions. Dans l'intervalle, le débiteur a assaini son bilan.

Amaro a notamment vendu ses bureaux montréalais au 5120-5130, boulevard Métropolitain Est pour 1 159 500$ en mai 2014. Les activités, y compris son siège social, ont été concentrées à Saint-Cuthbert. Les fruits de l'opération immobilière ont servi à rembourser environ la moitié de l'argent dû à AlterInvest.

Pour ce qui est des plans d'avenir, Amaro mise sur l'eau vendue dans le format de 4 litres, sous son nom ou sous marques privées, pour nourrir sa croissance. Les acquisitions ne sont pas une priorité pour l'instant.