Les prix des matières premières alimentaires ont grimpé cette semaine, stimulés par des sécheresses qui pourraient affecter négativement les récoltes au Brésil et en Afrique de l'ouest.

Le café aidé par le manque de pluie

Les cours du café se sont repris cette semaine, le robusta grimpant vendredi à Londres jusqu'à son plus haut niveau depuis la mi-octobre 2014, à 1997 dollars la tonne. L'arabica est monté jeudi à New York à son plus haut niveau depuis le 4 décembre 2014, à 182,85 cents la livre.

Cette hausse des cours est attribuée à des pluies moins nombreuses que prévues entre le mois de novembre dernier et janvier.

«Le temps ne va pas être complètement sec, mais les pluies dans les prochaines semaines devraient être en moyenne sous la normale pour la saison», a souligné Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

La semaine dernière encore, les pluies au Brésil, de bon augure pour les récoltes, gênaient les cours du café sur le Liffe de Londres et à New York.

«Mais les prix se corrigent après une chute exagérée», ont noté les analystes de Commerzbank.

Le sucre grimpe sur fond de sécheresse

Le sucre coté à Londres a atteint jeudi son plus haut niveau depuis le 11 décembre, à 398,70 dollars la tonne. Le sucre échangé à New York est également monté jeudi à son plus haut niveau depuis le 22 décembre, à 15,17 cents la livre.

Les cours du sucre ont grimpé sur fond de sécheresse au Brésil, un temps plus sec pouvant abîmer les plans de cannes à sucre, selon des analystes.

Les contrats à terme du sucre ont également été aidés par des achats à bon compte, couplé «à un rebond technique à l'approche du seuil psychologique des 14 cents», notaient les analystes de Sucden.

L'offre reste surabondante sur le marché, empêchant toute remontée fulgurante des prix de la matière première. Mais «le marché s'est plutôt bien maintenu cette semaine en comparaison à l'ensemble du marché de matières première», soulignaient les analystes de Czarnikow.

Le pétrole qui continue sa dégringolade plombe en effet toujours les marchés. Par ailleurs, le dollar fort pèse également sur l'ensemble des matières premières libellées en dollar, en les rendant plus chères pour les acheteurs munis de devises étrangères.

Le cacao poussé par le temps sec

Les cours du cacao sont en hausse cette semaine, le cacao coté à Londres grimpant jeudi jusqu'à son plus haut niveau depuis le 1er octobre 2014, à 2060 livres sterling la tonne. Le cacao échangé à New York a atteint son plus haut niveau depuis la fin octobre à 3016 dollars la tonne.

«Des nouvelles du Ghana (Afrique de l'Ouest) ont alimenté la hausse des prix. Dans les premières 12 semaines de la saison 2014/2015, le deuxième producteur mondial de fèves noires a vendu beaucoup moins de cacao qu'à la même période un an avant», commentaient les analystes de Commerzbank.

Selon les analystes, les ventes de cacao du Ghana ont baissé de 23 % d'une année sur l'autre, à 430 000 tonnes, d'après des chiffres rapportés à Cocobod, l'organisme de régulation de la matière première dans ce pays.

M. Scoville soulignait qu'un temps plus sec est normal à cette période de l'année, mais inquiétait néanmoins les marchés, notamment pour les récoltes des deux prochains moins.

Par ailleurs, l'Intercontinental Exchange a annoncé mardi le lancement d'un nouveau contrat en euro au mois d'avril prochain. Le contrat à terme en euro s'échangera parallèlement avec le contrat existant en livre sterling.