La Commission européenne a appelé lundi les États-Unis à rouvrir leur marché à toutes les exportations de boeuf européen, gelées depuis 1998 suite à l'affaire de la vache folle, après un premier feu vert donné par Washington à la viande irlandaise.

Cette réouverture partielle au boeuf irlandais, dont Dublin vient de faire part à Bruxelles, «est un premier pas bienvenu pour abolir l'embargo américain injustifié et disproportionné», ont indiqué dans un communiqué commun les commissaires européens à la Santé Vytenis Andriukaitis, au Commerce Cecilia Malmström et à l'Agriculture Phil Hogan.

«Cette annonce envoie un signal important et positif aux autres États membres qui ont demandé à retrouver l'accès au marché américain», ont-ils ajouté. Ils ont appelé les États-Unis à «agir sans délai pour étendre au reste de l'Union européenne l'approbation» donnée au boeuf irlandais.

Les trois responsables européens ont aussi appelé «les quelques partenaires commerciaux qui maintiennent des mesures restrictives» similaires à celles imposées par les États-Unis à y renoncer. La Chine et le Japon appliquent «en partie» de telles mesures, également imposées par l'Inde, la Corée du Sud et les pays d'Amérique latine, à l'exception du Chili, selon une source européenne.

La Commission avait fait part en novembre 2013 de la décision américaine de lever cet embargo, tablant au départ sur un délai de quelques mois pour sa mise en oeuvre, conditionnée par un passage en revue par les autorités américaines des normes en vigueur dans les pays exportateurs concernés.

Le premier à décrocher le feu vert, l'Irlande, assurait avec les Pays-Bas et la Grande-Bretagne 77% des exportations de boeuf européen vers les États-Unis avant le gel. Les États-Unis avait imposé aux Européens des normes allant au-delà des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en réaction à l'épizootie d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, ou «maladie de la vache folle») qui avait alors frappé l'UE.

Les ventes de boeuf figurent par ailleurs parmi les points de discorde des négociations actuellement menées par l'UE et les États-Unis en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange. Les agriculteurs américains réclament de pouvoir écouler de la viande aux hormones, ce qu'exclut jusque là la partie européenne.