Aux États-Unis, l'augmentation du prix du boeuf a provoqué le retour d'un produit controversé, disparu des tablettes depuis deux ans. Le pinkslime (glu rose, littéralement) a recommencé à être ajouté au boeuf haché, rapportait le Wall Street Journal il y a quelques jours.

Cette préparation, fabriquée à partir de restants de boeuf et de gras, est traitée à l'ammoniac ou à l'acide citrique pour éliminer des bactéries comme l'E. coli. Elle est ensuite ajoutée au boeuf haché, ce qui permet d'en réduire le coût. Les ventes de «lean finely textured beef», son vrai nom, s'étaient effondrées en 2012 à la suite de reportages télévisés ayant provoqué la controverse.

Dans une vidéo très explicite, le chef britannique Jamie Oliver avait dénoncé la méthode de fabrication de cette préparation jugée sans risque par la Food and Drug Administration (l'équivalent américain de Santé Canada). Il affirmait que sans traitement chimique, les parties du boeuf utilisées dans la préparation du «pink slime» ne peuvent servir qu'à faire de la nourriture pour les animaux. Il était alors estimé que 70% du boeuf haché vendu aux États-Unis était coupé avec cette préparation rose.

En réaction à la controverse qui a enflammé les médias sociaux, les restaurants McDonald's ont annoncé en janvier 2012 qu'ils cessaient d'ajouter du «pink slime» à leurs boulettes de boeuf vendues aux États-Unis. De plus, les deux principaux fabricants, Beef Products et Cargill, avaient fermé leurs usines, qui ont repris du service depuis. Cargill a affirmé au Wall Street Journal que ses ventes sont presque revenues au niveau de 2012.

Au Canada, l'ajout d'ammoniac dans la viande est interdit, rappelle Gary Scott Holub, porte-parole de Santé Canada. Ainsi, le «pink slime» ne peut pas être vendu au pays.