Les prix des matières premières alimentaires ont de nouveau connu des sorts contrastés cette semaine, le cacao grimpant à des sommets depuis septembre 2011 tandis que le café et le sucre accentuaient leur baisse.

Le cacao s'envole

Les prix de la fève brune ont atteint vendredi des sommets depuis début septembre 2011, à 1952 livres sterling la tonne à Londres et 3082 dollars la tonne à New York, portés notamment par la persistance d'un fort intérêt des investisseurs spéculatifs, ont observé des analystes.

De plus, avec la hausse des prix et la perspective d'une élection présidentielle en Côte d'Ivoire l'an prochain (l'incertitude politique étant de nature également à soutenir les cours), «il pourrait y avoir une quantité significative (de fèves) retenue en amont (par les producteurs), ce qui créerait un déficit en fin de saison», malgré une récolte attendue abondante, a prévenu Eric Sivry, analyste chez Marex Spectron.

La Côté d'Ivoire est de loin le premier pays producteur de cacao au monde.

Le café et le sucre accentuent leur baisse

Les cours du café ont creusé leurs pertes cette semaine, tombant même mercredi à Londres à 1903 dollars la tonne et à New York à 170,80 cents la livre, leurs plus bas niveaux en respectivement trois mois et demi et deux mois.

Les prix du café sont plombés par «la perspective d'une amélioration des conditions dans les régions clef de production au Brésil après les pluies observées le weekend dernier», ont relevé les experts de Citi.

Le Brésil, premier pays producteur et exportateur de café au monde, a connu une période de sécheresse exceptionnelle au cours des quatre premiers mois de l'année, ce qui avait fait craindre l'apparition d'un déficit d'offre sur le marché et ainsi porté les cours.

Les cours du sucre sont pour leur part tombés lundi à 464,10 dollars la tonne lundi à Londres (au plus bas en près de trois semaines) et mardi à 16,95 cents la livre à New York (au plus bas en un mois), après avoir bondi début mai.

Les investisseurs continuaient ainsi d'engranger quelques bénéfices mais les cours pourraient rapidement rebondir du fait «d'une possible baisse de la production et d'autres problèmes découlant d'El Niño», si le phénomène climatique redouté venait à se matérialiser, a-t-on prévenu chez Citi.