Les prix du sucre ont continué de plonger cette semaine, tombant mercredi à de nouveaux plus bas en plusieurs années, à 14,97 cents la livre à New York, un minimum depuis juin 2010, et à 403,40 dollars la tonne à Londres, un plus bas depuis avril 2009.

Grevés par une offre abondante, les cours du sucre avaient déjà marqué des plus bas en trois ans ces deux dernières semaines.

«Pour la première fois depuis juin 2010, les prix du sucre brut sur l'ICE à New York ont glissé sous les 15 cents la livre, reflétant les attentes d'une offre continuellement abondante», ont noté les économistes de Commerzbank.

Selon eux, ce sont les nouvelles prévisions du cabinet de consultant brésilien Safras&Mercado sur la récolte brésilienne de sucre en 2014, publiées mercredi, qui ont pesé sur le marché.

Ce cabinet envisage une hausse de 2,9 % de la production de sucre en 2014, à 35 millions de tonnes, dans la région Centre-Sud du Brésil, la principale zone sucrière du premier exportateur mondial de cette matière première.

De plus, «les attentes d'un excédent d'offre pour la quatrième saison consécutive sur le marché mondial de plus de 4 millions de tonnes en 2013/2014, couplé avec d'amples stocks en Inde et en Chine, continueront de peser sur les prix», pronostiquent les économistes d'Ecobank.

Le marché mondial du sucre devrait en effet se trouver en excédent d'offre de 4,730 millions de tonnes en 2013/2014, selon l'Organisation internationale du sucre (ISO).

Le cacao peine à trouver une direction

Les cours du cacao ont oscillé cette semaine, tombant mercredi à des plus bas depuis le début de l'année (à 1 697 livres sterling la tonne à Londres et 2 660 dollars la tonne à New York), avant de se redresser en fin de semaine pour atteindre vendredi des plus hauts depuis fin 2013 (à 1 783 livres sterling et 2 813 dollars).

Les prix de la fève brune ont été pris entre la hausse de la demande et d'importantes arrivées de fèves dans les ports de Côte d'Ivoire.

L'Association asiatique du cacao (CAA) a ainsi fait part lundi d'une hausse de près de 10 % des volumes de fèves concassées au quatrième trimestre en Asie.

Ces statistiques sont considérées par le secteur comme un reflet de la demande. Couplées à une hausse des fèves broyées en Europe et en Amérique du Nord en 2013 (communiquées la semaine dernière), elles sont de bon augure pour la demande de cacao de part le monde.

Du côté de l'offre, les cours ont été pénalisés par le rythme soutenu des arrivées de fèves dans les ports de Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial de cacao.

«Les arrivées de fèves aux ports d'Abidjan et San Pedro ont atteint 980 000 tonnes (depuis le début de la saison en octobre jusqu'au) 12 janvier, soit 28 % de plus qu'à la même période la saison dernière», ont rapporté les analystes d'Ecobank.

Selon eux, ce rythme serait toutefois dû à l'écoulement de stocks de la saison dernière et pourrait donc bientôt ralentir.

«Les prix vont continuer à évoluer dans une fourchette étroite jusqu'à ce que la qualité de la récolte secondaire d'Afrique de l'Ouest soit connue», ont-ils conclu.

Le café au plus bas depuis le début de l'année

Les prix du café sont repartis à la baisse cette semaine, atteignant des plus bas depuis le début de l'année, à 1.681 dollars la tonne mercredi à Londres et 114,10 cents la livre vendredi à New York.

Selon la revue spécialisée The Public Ledger, les cours ont été pénalisés par des conditions météo favorables aux cultures caféières au Brésil, premier exportateur mondial de cette matière première.

Le Brésil prévoit d'exporter entre 32 et 33 millions de sacs de 60 kilos cette année, ce qui représenterait une augmentation d'environ 5 % par rapport à 2013.

De plus, des mouvements de ventes de la part d'investisseurs spéculatifs ont accentué la baisse des cours, ont noté plusieurs analystes.