Les cours du maïs s'affichaient en légère hausse sur une semaine à Chicago vendredi alors que les investisseurs s'interrogent sur l'impact du rejet par la Chine de plusieurs cargos américain. Le soja montait un peu et le blé reculait.

«C'était une semaine plutôt tranquille sur le marché du maïs» dont le prix, même en petite progression, reste près de son plus bas niveau en trois ans, remarquait Jack Scoville de Price Futures Group.

«Mais on commence à s'inquiéter de l'annulation par la Chine de plusieurs commandes de maïs américain», ajoutait-il.

Pékin a ces dernières semaines rejeté 12 cargaisons de maïs américain, représentant un total de 545.000 tonnes, au motif qu'elles contenaient une variété transgénique encore en cours d'approbation par les autorités chinoises, le MIR-162.

Le Japon et la Corée du Sud en ont récupéré une grande partie, mais «comme on compte beaucoup sur la Chine pour nous acheter du maïs, cela pourrait devenir un vrai problème», estimait Jack Scoville.

La Chine est en effet le quatrième pays importateur mondial de maïs et sur les 10 premiers mois de l'année, les États-Unis représentaient plus de 90 % de l'ensemble de ses importations, selon des données des douanes chinoises rapportées par Dow Jones Newswires.

L'évolution des cours du soja dépend quant à elle actuellement beaucoup «de l'évolution de la météo en Amérique du Sud», relevait Jack Scoville.

En début de semaine, une pointe d'inquiétude liée à un temps un peu trop sec en Argentine et dans le sud du Brésil, potentiellement dommageable pour les récoltes, s'est ressentie sur le marché.

Mais dans l'ensemble les conditions météorologiques semblent plutôt favorables. Aussi «les courtiers anticipent que jusqu'à 2 millions de tonnes de soja (américain) commandées par la Chine pourraient être annulées et remplacées par du soja produit en Amérique du Sud», relevait Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

«Pour l'instant cela ne s'est pas concrétisé», ajoutait le spécialiste. «Mais comme les stocks de fin de campagne aux États-Unis devraient être très bas, (les acheteurs chinois) veulent peut-être tout simplement attendre d'avoir plus d'assurances sur la qualité de la production sud-américaine».

De son côté, «le blé semble avoir peu d'amis sur le marché, les cours ne cessant de descendre depuis octobre», remarquait Dewey Strickler.

L'offre sur le marché mondial ne cesse d'augmenter, dopée par des récoltes particulièrement bonnes en Australie ou au Canada.

Parallèlement, la demande pour le blé américain n'est pas très solide: l'Égypte «a récemment snobé les États-Unis pour se tourner vers la France et la Roumanie», soulignait Dewey Strickler.