La production de grains dans le monde devrait approcher pour la première fois la barre des 2 milliards de tonnes en 2013, selon des analystes, placés en première ligne par l'absence de prévisions de l'USDA, pour cause de blocage budgétaire aux États-Unis.

Ces analystes, institutionnels ou privés, tablent sur une production mondiale de maïs de l'ordre de 940-970 millions de tonnes, de blé de 690-710 Mt et de soja de 280-290 Mt.

Selon des estimations de la société Informa basée au Royaume-Uni et rapportées vendredi dans le Financial Times, la production mondiale de maïs est évaluée à 963,6 Mt, ce qui permettrait de renflouer les stocks à 158,3 millions de tonnes.

En se positionnant sur une production à 956,7 Mt et des stocks à 151,4 Mt, les autorités agricoles américaines (USDA) se sont montrées plus modérées dans leurs dernières projections.

Les estimations sont plus réservées aussi de la part du Conseil international des céréales (CIC), l'organisation regroupant les professionnels du secteur, avec seulement 943 Mt.

Aux États-Unis, la récolte record se précise et devrait dépasser les 350 Mt, mais elle sera peu précoce, selon FranceAgriMer, l'organisme statistique public. 12 % seulement des surfaces ensemencées en maïs ont été récoltées à ce jour contre 23% en moyenne quinquennale.

Sur la base des estimations transmises à la Commission européenne par les États membres, la production communautaire de maïs devrait atteindre 64,5 Mt, soit une hausse de 5 Mt par rapport à 2012, selon FranceAgrimer.

L'Europe danubienne avec la Roumanie, la Hongrie et la Roumanie, assure aujourd'hui près de 30 % de la production communautaire de maïs.

L'Ukraine reste le producteur majeur des pays du pourtour de la Mer Noire avec une production nationale estimée de l'ordre de 28 Mt pour le CIC contre 29 Mt estimées par l'USDA.

En blé, le chiffre mondial de production atteint 693 Mt selon le CIC, tandis qu'il devrait culminer à 708,9 Mt, selon les dernières prévisions de l'USDA.

Pourtant «on n'est pas dans une situation d'opulence sur le marché mondial du fait d'une demande très soutenue», fait valoir Alexis Poullain, consultant chez Agritel.

En effet, beaucoup de pays, à l'instar de ceux du pourtour de la Mer Noire, ont déjà largement puisé dans leur disponible exportable évalué à 30 Mt. Les exportations en partance de ces pays devraient donc rapidement s'essouffler, pronostique FranceAgrimer.

En soja, Lanworth, autre analyste cité par le Financial Times, projette une récolte de soja dans le monde à 286 Mt, chiffre ramené à 280 Mt pour le CIC et 282 Mt pour l'USDA

90 Mt récoltés aux États-Unis, c'est possible!, prévient le cabinet de conseil Offre et demande agricole dans un communiqué, bien plus optimiste que l'USDA, qui table sur 86 Mt.

Des échos de rendements exceptionnels dans les États de l'Illinois, l'Indiana et l'Ohio qui assurent 27% de la récolte américaine, «impliquent d'augmenter radicalement la production 2013 de soja américain», fait valoir Renaud de Kerpoisson, directeur général de ce cabinet de conseil.

La Chine, un importateur majeur en 2013/14

Malgré des récoltes abondantes attendues en blé (118 Mt) et en maïs (210 Mt), les importations chinoises devraient être substantielles, prévient FranceAgriMer.

La production chinoise a beau s'accroître -celle de maïs a plus que doublé ces dernières années- elle ne parvient pas à suivre le rythme de la demande, tirée par l'accroissement de la consommation de viande.

La Chine dispose du premier cheptel du monde, mais doit nourrit la première population mondiale, alors qu'elle dispose de moins de 10 % des terres arables dans le monde, rappelle FranceAgriMer.

Avec des importations en blé prévues à 9,5 Mt de blé en 2013/2014 par l'USDA, la Chine deviendrait le premier importateur devant l'Égypte (7,2 Mt). Elle serait aussi un importateur majeur en maïs avec des besoins évalués à 7Mt.