Après des années de déclin de ses ventes, Gestion Commensal a dû se résoudre à se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.

Le propriétaire des restaurants et des mets préparés Commensal entend faire une proposition à ses créanciers et à ses franchisés pour restructurer ses activités.

Gestion Commensal a fermé définitivement trois de ses huit restaurants, dont ses deux seuls restaurants corporatifs, à Québec et à Boisbriand. Le troisième qui a fermé ses portes, à Toronto, était exploité par un franchisé.

Le président et chef de l'exploitation de Gestion Commensal, Pierre Marc Tremblay, a indiqué à La Presse Affaires qu'un ou deux autres restaurants pourraient connaître le même sort prochainement.

«C'est une dure journée, a-t-il soupiré. Nous sommes allés jusqu'au bout de la dernière minute et de l'énergie ultime.»

Les ventes du Commensal ont chuté de 5% par année au cours des cinq dernières années pour s'établir autour de 18 à 20 millions de dollars. L'entreprise se retrouve avec une dette de près de 8 millions.

M. Tremblay a notamment attribué le déclin des ventes à une plus grande concurrence sur le marché de la restauration santé.

«Le créneau végétarien était un créneau innovateur dans le temps, mais il l'est moins, a-t-il expliqué. Il peut connaître du succès dans les gros marchés. Les restaurants de Montréal devraient poursuivre leurs activités, mais pour les autres, c'est plus difficile.»

Il a ajouté que l'économie chancelante n'avait pas aidé.

« Le Commensal est perçu comme étant cher, même s'il ne l'est pas, considérant la qualité de ce que l'on sert», a-t-il déclaré.

Gestion Commensal a essayé plusieurs choses pour faire mousser les ventes, y compris le péché ultime aux yeux des habitués, l'offre de viande. L'option «flexitarienne» n'a pas renversé la tendance.

«C'était le dernier effort, a affirmé M. Tremblay. Il y a eu plein de nouveaux clients, mais des clients réguliers ont pensé que nous les avions trahis et nous ont souhaité de faire faillite.»

Gestion Commensal a fait appel à la firme Richter pour élaborer sa proposition.

M. Tremblay a noté que l'usine était profitable: il est donc confiant de trouver de nouveaux partenaires. Les mets frais et surgelés continueront d'ailleurs d'être offerts dans les points de vente actuels.

Quant aux restaurants, il propose aux franchisés de se mettre ensemble et de s'entendre sur un nouveau mode de gestion. «Je leur demande ce qu'ils feraient dans cette situation, parce que moi, je n'ai pas réussi», a-t-il déclaré.

M. Tremblay a indiqué qu'il entendait s'accorder quelques jours pour prendre du recul.

«Quand on arrive là, c'est qu'on a pris de mauvaises décisions, a-t-il expliqué. Je veux prendre le temps de regarder tout ça pour rectifier le tir.»

Gestion Commensal fait partie de Convivia, qui possède aussi les restaurants Pacini. Ceux-ci vont très bien, a affirmé M. Tremblay.

8 restaurants

- 46 mets frais et surgelés

- 1000 points de vente au Québec

- 50 points de vente en Ontario