Le cochon danois est plus vert que le québécois. Produire 1 kg de porc au Danemark génère 3,6 kg de dioxyde de carbone équivalent (CO2), comparativement à 4,16 chez nous, selon une étude de la Fédération des producteurs de porcs du Québec. La différence? Les Danois transforment beaucoup de fumier en énergie.

On n'a pas de mal à le croire - et à le sentir - en visitant l'usine de biogaz Maabjerg Bioenergy, de Hostelbro, ouverte en juin dernier. «On traite 450 000 tonnes de fumier par an», dit Alan Lunde, agronome chez Maabjerg.

C'est une réglementation plus sévère, destinée à limiter les rejets d'azote et de phosphore des fermes dans les cours d'eau, qui a motivé l'implantation de la centrale. «Sinon, il aurait fallu réduire la production animale de 40% dans la région, l'équivalent de 9000 vaches», fait valoir M. Lunde.

Les agriculteurs paient l'usine pour qu'elle sépare le fumier en deux: l'azote et le phosphore sont gardés pour produire de l'énergie, tandis qu'un lisier plus propre leur est retourné pour fertiliser les terres.

Au total, 650 000 tonnes de biomasse par an - qui comprend des boues d'épuration municipales, des cultures énergétiques et des déchets industriels - y sont transformées en 17,8 millions de cubes métriques de biogaz. Assez pour fournir de l'électricité à 14 400 foyers et en chauffer 5400.