Un surplus de homards a fait reculer les prix du crustacé convoité dans les Maritimes, poussant des pêcheurs à trouver de nouvelles façons de joindre les deux bouts.        

L'industrie du homard, qui représente des revenus d'environ 580 millions dans les Maritimes, a été mise à mal au cours des dernières années, les prix chutant du tiers depuis trois ans.

Le prix actuel tourne autour de 3 $ la livre, en baisse par rapport à 4,50 $ en 2009, selon le Conseil canadien pour le homard.

Selon Marc Surette, directeur exécutif de la Nova Scotia Fish Packers Association, des prises records, combinées au ralentissement économique en Europe et aux États-Unis, ont rendu particulièrement difficile la saison du homard, qui a débuté à la fin du mois dernier dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Les usines de transformation ont ainsi dû traiter des arrivages de 25 à 30% plus importants que l'an dernier, a-t-il ajouté.

Les pêcheurs hésitent toutefois à mettre en place des changements qui limiteraient leurs prises. Avant le début de la saison, le conseil d'administration d'une zone de pêche du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse avait proposé de réduire le nombre de pièges de 375 à 300, ainsi que de reporter d'une semaine l'ouverture de la saison. L'idée a été rejetée.

Aux dires de Laurence Cook, membre de la Grand Manan Fishermen's Association au Nouveau-Brunswick, limiter les prises ne ferait qu'accroître le fardeau des pêcheurs luttant contre leurs confrères américains.

Selon lui, il est plutôt nécessaire de s'attaquer à la différence entre le prix payé aux pêcheurs et le prix demandé sur des marchés européens, par exemple, pour assurer une meilleure redistribution des revenus.

Un comité du Sénat étudie l'état de l'industrie de la pêche au homard dans les provinces atlantiques et au Québec. Celui-ci devrait remettre son rapport au printemps, et suggérer des pistes de solution pour que l'industrie surmonte ses défis.