Les amendes de 200$ par jour qui étaient imposées à Jacques Rémillard, un agriculteur qui vend ses légumes au marché Jean-Talon depuis 1976, ont été effacées. Une entente est intervenue entre le maraîcher et la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, qui lui reprochait d'excéder d'une soixantaine de centimètres la longueur de son étal avec son camion.

«M. Rémillard s'est engagé à déplacer son camion, a dit à La Presse Jean Gagnon Doré, directeur des communications de la Corporation. On est allés en médiation, puis il a reculé à une distance qui nous satisfait, si bien qu'on a annulé les contraventions émises. M. Rémillard est, par ailleurs, d'accord pour respecter les exigences l'an prochain.»

«Ils vont me laisser finir la saison avec mon camion, a confirmé l'agriculteur, joint à Saint-Michel-de-Napierville. Je l'ai déplacé, mais il dépasse toujours un peu. Je ne peux pas le rapetisser!» M. Rémillard s'est engagé à trouver un nouveau véhicule, plus petit, pour 2013.

«On est très contents pour M. Rémillard, mais ça ne doit pas faire oublier qu'on réclame un meilleur étiquetage des produits vendus au marché Jean-Talon», a réagi Hélène Choquette, coréalisatrice de la série documentaire Marché Jean-Talon.

Pétition

Près de 3500 personnes ont signé la pétition qu'elle a lancée pour réclamer l'identification «claire et honnête» de la provenance des fruits et légumes offerts au marché.

Dans une lettre ouverte publiée hier, Liette Lauzon, présidente du conseil de la Corporation, a fait valoir que le nombre de revendeurs présents au marché montréalais - il y en a 16 - n'a pas augmenté. «Le problème est plutôt au niveau des producteurs maraîchers qui se sont mis à la revente de façon exagérée, sans que ce soit clair», a rétorqué Mme Choquette.

Le marché accueille 80agriculteurs, qui sont effectivement autorisés à vendre les aliments d'autres fermes du Québec ou d'ailleurs dans le monde, pour compléter les fruits de leurs champs. Rien ne les oblige à préciser que la tomate vendue ne vient pas de leurs propres terres, si elle a poussé au Québec. Par contre, les produits d'ailleurs doivent être identifiés par une affichette montrant une feuille d'érable (s'ils sont du Canada) ou un avion (d'autres pays).

«On se rend compte qu'on nous demande d'aller un peu plus loin, a reconnu M. Gagnon Doré. Le conseil d'administration réfléchit à des formules, pour voir comment mentionner la provenance des produits.»

Sécheresse

Chez M. Rémillard, c'est désormais la sécheresse qui occupe les esprits. «C'est vraiment sec, je n'ai jamais vu ça, a dit le maraîcher, qui cultive plusieurs légumes racines. Les cipollinis (oignons plats), les navets blancs, les betteraves, il n'y a plus rien qui pousse. On espère qu'il va pleuvoir bientôt.»