Le géant des produits laitiers Saputo (T.SAP) a vu ses profits reculer de près de 4% à son premier trimestre en raison d'une baisse du prix du fromage aux États-Unis et d'une réduction de la valeur de ses stocks en Argentine.

Au cours de la période qui a pris fin le 30 juin, le bénéfice net s'est établi à 121,8 millions de dollars (60 cents par action), contre 126,6 millions (61 cents par action) il y a un an. Les revenus se sont chiffrés à 1,7 milliard, en progression de 3,6%. Les analystes interrogés par la firme Thomson Reuters tablaient sur bénéfice par action de 67 cents et un chiffre d'affaires de 1,64 milliard.

Aux États-Unis, des facteurs de marché comme la baisse du prix du fromage ont eu une incidence défavorable d'environ 14 millions de dollars sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).

Assemblée annuelle

À l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires, tenue mardi à Laval, le président et chef de la direction de l'entreprise, Lino Saputo fils, a assuré qu'il espérait toujours réaliser une acquisition d'importance au cours des prochains mois. La dernière transaction remonte à il y a plus d'un an, alors que Saputo avait avalé l'américain DCI Cheese pour 270,5 millions de dollars US.

«Plus on grossit, plus la barre est haute (en ce qui a trait à la taille des acquisitions), a-t-il noté. Ce n'est pas qu'on n'a pas l'intention de faire des acquisitions, sauf qu'il faut être disciplinés. Il faut trouver la bonne acquisition au bon moment et au bon prix.»

Depuis l'entrée en fonctions de Dino Dello Sbarba comme chef de l'exploitation de l'entreprise, en avril, M. Saputo peut consacrer davantage de temps aux dossiers d'acquisition. Saputo continue de cibler l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine et le Brésil, de grands producteurs de lait où les conditions de marché sont propices à l'exportation vers d'autres pays. Les entreprises qui sont à la fois intéressantes et disponibles se font toutefois rares.

Pour ce qui est de la division de la boulangerie, qui comprend notamment les petits gâteaux Vachon, le redressement commence lentement à prendre forme. Les revenus ont progressé de 1,9% pour atteindre 32,9 millions de dollars. Le BAIIA a toutefois reculé de 8,8% à 3,1 millions.

La division poursuit ses efforts pour accroître l'exportation de trois de ses produits - Jos Louis, May West et Ah Caramel - dans le nord-est des États-Unis, une démarche amorcée il y a deux ans. Afin de faciliter la commercialisation des gâteaux au sud de la frontière, Saputo a prolongé leur durée de vie, la faisant passer de 35 à plus de 100 jours. «Ce n'est pas une industrie en croissance, mais ce n'est pas une catastrophe non plus, a commenté Lino Saputo fils. Ce n'est pas une division qui est en danger, loin de là.»

En milieu d'après-midi, l'action de Saputo reculait de 2,6% pour s'échanger à 42,92 $, à la Bourse de Toronto.