Les cours des produits agricoles ont poursuivi leur forte hausse cette semaine à la Bourse de Chicago, alors que les États-Unis connaissent un été historiquement chaud et sec.

«La persistance d'un temps chaud et sec dans le MidWest des États-Unis reste l'élément qui tire les prix des céréales», a résumé Barclays.

La vaste région du MidWest des États-Unis, dans le centre, est confrontée à une vague de chaleur particulièrement élevée, à tel point que «les fermiers craignent un possible manque de pluie à certains endroits», a souligné Jason Roose, analyste chez US Commodities.

La plupart des régions de la «Corn belt», où est produit la majorité du maïs américain, n'ont reçu en juin que 50% du volume de précipitations habituel, voire seulement 25% pour certaines. Dans ce contexte, les cours du blé et du maïs ont grimpé de 30% depuis la mi-juin.

Les cultures «sont en train d'être endommagées et c'est irréversible», ce qui explique la nette hausse des cours, a commenté Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

Les fermiers sont impuissants face à la situation. «Il ne peuvent rien faire, seulement une petite partie de la "Corn Belt" est irriguée», selon l'analyste.

Les régions agricoles des États-Unis connaissent «leurs pires chutes des précipitations et les chaleurs les plus élevées depuis 1988», a-t-il souligné.

L'inquiétude pour les cultures s'explique par ailleurs par le fait que le maïs entame sa période de pollinisation, cruciale pour les taux de rendements.

Ainsi, «la sécheresse pousse de plus en plus d'analystes du marché à réviser à la baisse leurs prévisions pour les récoltes américaines de maïs», a constaté Commerzbank.

Ceci, alors que le département américain de l'Agriculture (USDA) doit présenter mercredi prochain son rapport mensuel sur l'offre et la demande, baromètre crucial du marché.

Toutefois, a indiqué M. Nelson, les autorités agricoles ne devraient faire état que d'une légère révision à la baisse des prévisions, en décalage avec la situation réelle.

Dans l'immédiat, l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'agriculture (FAO) a abaissé jeudi de 25 millions de tonnes ses prévisions de récoltes pour le pays.

Reste que les États-Unis, premiers producteurs mondiaux de soja et de maïs et les premiers exportateurs de blé, sont encore loin de devoir importer du maïs, même si «les exportations vont reculer», selon M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet évoluait à la mi-journée vendredi à 7,5200$ contre 6,7250$ la semaine précédente à la clôture.

Le boisseau de blé à même échéance valait 7,9550$ contre 7,3900$ vendredi dernier.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet s'échangeait à 16,2575$ contre 15,1275$ une semaine plus tôt à la clôture.