Le manutentionnaire de grains Viterra (T.VT) a indiqué lundi tenir des discussions exclusives avec un acheteur potentiel pour la société.

Viterra avait déjà confirmé la semaine dernière avoir mis sur pied un processus d'examen en vue d'une éventuelle vente, réagissant ainsi aux informations qui ont circulé dans les médias, selon lesquelles des offres d'au moins 16 $ par action devraient être faites par les sociétés intéressées.

La société de la Saskatchewan, dont le siège se trouve à Regina, a ainsi confirmé lundi avoir entamé des discussions exclusives avec une partie, et la base de ces négociations reposerait sur un prix «conforme à notre déclaration précédente».

Viterra a en outre rappelé qu'elle ne pouvait pas garantir le prix qu'elle obtiendrait, ou même qu'une entente puisse être conclue.

Avant que la société n'ait indiqué faire l'objet d'un certain intérêt de la part d'éventuels acheteurs, il y a une semaine, l'action de Viterra s'échangeait à environ 11 $ à la Bourse de Toronto.

Le titre vaut maintenant quelque 16 $, ce qui confère à Viterra une valeur boursière de plus de 6 milliards. Lundi après-midi, l'action cédait 24 cents, à 15,97 $, à Toronto.

Parmi les noms d'éventuels acheteurs qui ont circulé dans les médias se trouvent notamment ceux de la suisse Glencore - avec Agrium et la famille Richardson, de Winnipeg - et de l'américaine Cargill.

Christine Healy, analyste à la Banque Scotia, a écrit dans une note transmise à ses clients, lundi, qu'il était improbable que plusieurs parties soient prêtes à offrir plus de 16 $ par action pour Viterra.

«Nous couvrons ADM et Bunge, et nous croyons peu probable que l'une ou l'autre de ces compagnies mette à risque sa note de crédit ou dilue ses actionnaires pour acquérir Viterra», a affirmé Mme Healy.

«Bien qu'ADM pourrait être en mesure d'offrir 16 $ par action, nous croyons qu'il lui faudrait procéder à des ventes d'actifs afin de maintenir un solide bilan financier. Nous ne pensons pas que Bunge, Louis Dreyfus, Cargill et Noble Grain soient dans le coup à ce prix», a-t-elle ajouté.

Mme Healy a estimé qu'une offre provenant de Glengore, faite de concert avec Agrium et la famille Richardson, serait difficile à battre.

L'éventualité d'offres prend du poids alors que Viterra s'apprête à tirer profit de la fin du monopole détenu par la Commission canadienne du blé sur la mise en marché du blé et de l'orge dans l'Ouest canadien.

Viterra compte des activités à travers le Canada, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Chine.

Une prise de contrôle de Viterra par des intérêts étrangers devrait être examinée de près en vertu des dispositions de la Loi sur Investissement Canada, afin de s'assurer qu'elle profiterait au Canada.