L’administration Plante a vertement critiqué le budget provincial, mardi, accusant Québec de « faire le choix d’ignorer la crise du logement ».

En fin de journée, la mairesse a publié un communiqué dans lequel elle exprime sa vive déception quant à l’absence de réinvestissement massif en transport en commun et en habitation, ses deux priorités.

« Le budget 2023-2024 du gouvernement du Québec ne répond pas aux demandes qui ont été clairement exprimées par la métropole et la région métropolitaine. […] La métropole mobilisera dès demain ses partenaires en habitation pour trouver des solutions », a-t-elle déclaré par écrit. Elle ne s’exprimera de vive voix que demain.

« En ignorant la crise du logement, le gouvernement du Québec précarise encore davantage l’abordabilité de la métropole et le portefeuille de milliers de familles. Il devra expliquer son choix », a continué la mairesse. Sur le plan du transport en commun, l’aide d’urgence de 400 millions accordée aux sociétés de transport est la bienvenue, mais un engagement sur cinq ans aurait été préférable, a dit Mme Plante.

La présidente du comité exécutif de Valérie Plante, Dominique Ollivier, s’était déplacée à Québec pour entendre le ministre des Finances Eric Girard. Elle est ressortie du salon bleu déçue. « On obtient très peu – pour ne pas dire rien du tout – sur ces deux plans » du logement et du transport en commun, a dit Mme Ollivier en entrevue téléphonique. « On est franchement déçus. Je pense que ce n’est pas trop fort de le dire. »

Dominique Ollivier estime que le financement annoncé par Québec permettra de construire à peine 600 logements abordables à Montréal. « Pendant ce temps-là, [ils donnent] neuf milliards de baisses d’impôts pour les particuliers, c’est 50 000 logements. On aurait pu régler l’ensemble de la crise du logement » avec cette somme, a-t-elle dit.

« En deçà des attentes », dit l’UMQ

Par communiqué, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a elle aussi exprimé sa déception.

« Le budget n’apporte aucune mesure concrète pour répondre à l’inflation, a déclaré le président de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté. Aujourd’hui, les municipalités sont plus que jamais sous pression, puisqu’elles font face à une augmentation importante de leurs responsabilités, tout en devant assurer des services hautement essentiels à leurs citoyennes et citoyens. Tout cela avec une hausse considérable des coûts dans plusieurs secteurs. En diminuant les sommes prévues au PQI pour les infrastructures municipales, on va clairement dans la mauvaise direction. »

M. Côté a indiqué qu’il se tournerait maintenant vers la ministre des Affaires municipales pour plaider la cause du monde municipal.