(Paris) Quelques jours après la faillite de la banque américaine SVB qui a suscité une panique boursière dans le secteur bancaire, l’OCDE a écarté vendredi tout risque de « crise systémique » comparable à celle de 2008.

« Nous sommes dans une situation très différente de 2008 », a estimé lors d’une conférence de presse à Paris Alvaro Pereira, chef économiste par intérim de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« Nous avons créé une réglementation plus forte, les banques centrales et les régulateurs ont appris des crises précédentes […] et la plupart des banques dans le monde sont bien capitalisées », a-t-il tenté de rassurer.  

« Même si je sais que nous pouvons assister à des épisodes de turbulence, nous ne considérons pas » la faillite de SVB « comme un risque systémique à l’heure actuelle », a conclu M. Pereira.

« Même s’il y a évidemment un risque accru pour la stabilité financière tant que les marchés sont volatils, nous pensons que les risques d’une contagion plus large sont plutôt limités », a complété le secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann.

L’organisation a d’ailleurs profité vendredi de la présentation de ses nouvelles prévisions économiques pour apporter son soutien à la Banque centrale européenne, qui a décidé jeudi de s’en tenir à sa stratégie de resserrement monétaire et a relevé ses principaux taux de 0,5 point de pourcentage malgré l’instabilité sur les marchés.

« Le principal problème auquel nous sommes toujours confrontés est l’inflation », qui a renoué ces derniers mois en Europe avec des niveaux inédits depuis des décennies, a insisté Alvaro Pereira.

Pour tenter de la réduire, « nous pensons qu’il est très important que la politique monétaire se poursuive dans la même direction », a-t-il avancé, alors que la Réserve fédérale américaine se réunit dans quelques jours.

Plus tôt dans la semaine, plusieurs responsables politiques européens ont déjà tenté de calmer les inquiétudes, le commissaire européen à l’Économie Paolo Gentiloni ayant écarté lundi la perspective d’une « contagion directe » à l’économie du Vieux Continent.

Pas de quoi dissiper totalement les nuages cependant, la banque helvétique Credit Suisse ayant entre-temps connu de graves difficultés et replongé les marchés dans la tourmente. Les responsables de l’OCDE interrogés vendredi par l’AFP n’ont pas souhaité commenter le cas de Credit Suisse.

Credit Suisse est « un cas particulier connu depuis plusieurs années », a souligné vendredi matin le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau sur BFM Business.