(Montréal) Les salaires des employés du commerce au détail ont progressé entre 12 et 39 % depuis 2016 au Québec, selon une enquête sur la rémunération dans ce secteur qui affiche actuellement des dizaines de milliers de postes vacants.

Le taux horaire moyen d’un caissier s’établit en 2022 à 15,46 $, une hausse de 32 % par rapport à il y a six ans, révèle l’étude menée par l’organisme Détail Québec en collaboration avec Rémunia.

L’enquête s’est penchée sur 16 catégories d’emploi dans le commerce au détail, en se basant sur des données salariales de 37 676 travailleurs du secteur.

La plus forte progression se trouve du côté des commis aux achats et à l’inventaire (+39 %) pour une rémunération moyenne 16,50 $ de l’heure. Ils sont suivis de près par les préposés et conseillers au service à la clientèle (+37 %), atteignant un taux horaire de base médian de 17,96 $.

Pendant cette même période, le salaire minimum dans la province, qui s’élève à 14,25 $ l’heure, a connu une hausse de 33 %, souligne Détail Québec dans un communiqué.

L’étude dévoile également que les salaires les plus élevés sont gagnés parmi les emplois relatifs au numérique. Par exemple, les gestionnaires en commerce électronique peuvent empocher en moyenne 47,79 $ l’heure.

« Cela est expliqué en partie par la forte demande générée par l’accélération du virage numérique des détaillants ainsi que la rareté de l’expertise sur le marché du travail », mentionne Détail Québec qui réunit des représentants d’employeurs et de travailleurs du secteur du commerce de détail.

En plus de la rémunération, l’analyse s’est intéressée aux avantages et conditions. Les détaillants sont notamment plus nombreux à offrir un régime d’assurance collective ; 82 % contre 77 % en 2016. Et le trois quarts des entreprises proposent maintenant un régime de retraite, dont le plus commun est le régime volontaire d’épargne-retraite.

Toujours d’après l’étude, 40 % des détaillants ont mis en place un programme financier encourageant les employés à recommander une personne de leur entourage pour pourvoir des postes. Le montant moyen d’une « prime de référencement » est de 629 $, indique l’étude.

Aux yeux de Détail Québec, ces résultats permettent de défaire de nombreux préjugés liés au commerce de détail et de démontrer la volonté des employeurs à améliorer les conditions de travail.

« Si l’on se fie aux données du marché, les détaillants ont pris les devants en offrant beaucoup plus que le salaire minimum ainsi que des conditions compétitives attractives », déclare le directeur général de l’organisme, Manuel Champagne.

Détail Québec fait état que le secteur compte près de 32 000 postes vacants.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.