(Montréal) L’écart de richesse entre le Québec et le reste du Canada se rétrécit, mais l’environnement d’affaires obtient toujours un résultat « moyen » lorsqu’on tient compte de 21 indicateurs choisis par le Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Le CPQ décerne un « C » à la province dans son traditionnel Bulletin de la prospérité économique du Québec, dévoilé jeudi. La note est inchangée par rapport à la première édition de 2010 et par rapport à l’édition prépandémique de 2019.

La note « C » représente une note qui se situe dans la moyenne par rapport aux juridictions comparables, explique Norma Kozhaya, économiste en chef du CPQ, en entrevue. L’association qui utilise un système de rang par quartile compare le positionnement du Québec par rapport à la moyenne canadienne, à l’Ontario, à l’Alberta et à la Colombie-Britannique ainsi que par rapport aux pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le fait que le Québec maintient un résultat moyen est-il préoccupant ? « Oui et non, répond l’économiste. Oui, il y a encore des efforts à faire. Non, parce qu’on voit quand même certaines améliorations. Pour certains indicateurs, on est à la limite [d’avoir une meilleure note]. »

« Si on regarde toutes les nuances qu’on apporte dans le texte, si on regarde des éléments comme la productivité ou la dette, on voit qu’on s’améliore quand même. On a une chance de passer à C ou à B-. »

Un écart de richesse moins grand

Le produit intérieur brut (PIB) par habitant à parité de pouvoir d’achat demeure inférieur au Québec par rapport à la moyenne canadienne et aux pays de l’OCDE, note le rapport qui utilise les données de 2020.

Le CPQ souligne que l’écart diminue depuis 2010. Ainsi, l’écart, qui était de 20 % en 2011, a reculé à 12 % en 2020.

Il reste des éléments à améliorer, selon l’exercice annuel du CPQ. Les principaux sont le décrochage scolaire, le taux d’activité des travailleurs âgés, l’intensité entrepreneuriale (une mesure qui tient compte de la proportion de travailleurs indépendants et d’entreprises par rapport au nombre d’habitants) et le poids de la réglementation.

Dans l’ensemble, le Québec fait bonne figure pour le nombre de personnes qui détiennent un niveau d’éducation postsecondaire, mais le décrochage scolaire inquiète l’association patronale.

Au Québec, 8 % des jeunes de 20 à 24 ans n’ont pas de diplôme d’étude secondaire et ne fréquentent pas l’école. Cette proportion n’est que de 4,5 % en moyenne au Canada. « Le décrochage scolaire met aussi en péril la vigueur économique du Québec en privant la société de travailleurs qualifiés », prévient le rapport.

Dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre, le CPQ estime qu’il y place à une amélioration pour l’intégration économique des immigrants et pour la participation des travailleurs expérimentés au marché du travail.

Au Québec, le taux d’activité des personnes de 60 à 69 ans est de 39 %. Ce seuil est de 46 % en Ontario, de 48 % en Alberta et de 45 % en Colombie-Britannique.

L’intégration économique des immigrants s’est améliorée tant au Canada qu’au Québec au cours de la dernière décennie, grâce à une plus grande part d’immigrants ayant un profil économique et à un contexte de rareté de la main-d’œuvre. Le Québec demeure derrière la moyenne canadienne à cet égard tandis que le taux de chômage de la population immigrée établie au Québec depuis cinq à dix ans est en moyenne 1,63 fois celui de la population native pour la période de quatre ans entre 2018 et 2021.

« On fait moins bien que les autres provinces à cet égard, c’est clair, mais on voit quand même que ça va beaucoup mieux, nuance Mme Kozhaya. Le taux de chômage des immigrants a diminué de façon considérable au cours des dernières années. »

Le Québec fait bonne figure à certains égards, dont le taux effectif d’imposition sur l’investissement et les dépenses en recherche et développement. Le CPQ constate aussi des améliorations pour le taux d’obtention d’un diplôme universitaire de premier cycle, l’intégration des immigrants au marché du travail et le poids de la dette publique par rapport à l’économie.