(Paris) L’économie mondiale ne devrait croître que de 2 % en 2023 après 2,7 % cette année, selon les prévisions publiées mercredi l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui se montre plus pessimiste que le FMI.

Dans un contexte marqué par l’envolée des prix de l’énergie et la remontée des taux des banques centrales pour juguler l’inflation, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu mardi sa prévision de 3,2 % pour 2022, tout en abaissant de 0,2 point celle pour 2023 à 2,7 %.

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L’OFCE anticipe notamment une croissance de seulement 1,2 % en Chine en 2022, contre 3,2 % prévu par le FMI.

« Pour supposer qu’il y ait 3 % de croissance en Chine comme le dit le FMI, il faudrait qu’il y ait eu un grand rebond au troisième trimestre, or il y a eu beaucoup d’indicateurs qui nous disent qu’il y a eu peu de croissance » dans la deuxième économie mondiale cet été, avec la poursuite des confinements locaux et le coup de froid sur le secteur immobilier, a déclaré lors d’une conférence de presse l’économiste Catherine Mathieu, spécialiste de la Chine à l’OFCE.

L’institut de conjoncture français entrevoit aussi une croissance limitée à 0,7 % en 2023 aux États-Unis, contre 1 % pour le FMI.

La récession prévue en Allemagne sera également un peu plus prononcée (-0,5 %) selon l’OFCE que pour le FMI (-0,3 %).

« Les États-Unis ont un niveau d’activité qui a globalement mieux résisté que (celui des) pays européens et qui est supérieur de 2,6 % à ce qu’il était avant la crise de la COVID-19 », a expliqué Christophe Blot, directeur adjoint du département Analyses et prévisions de l’OFCE.

Au niveau mondial, le coup de froid économique serait « de courte durée puisque l’activité accélérerait de nouveau en fin d’année 2023 », selon la note de l’observatoire qui fonde ses prévisions sur un scénario sans rupture d’approvisionnement en gaz, avec un prix moyen de 200 euros par MWh, et de 100 dollars pour le baril de pétrole.

Pour la France, la prévision de croissance pour 2023 de l’OFCE est marginalement inférieure à celle du FMI, à 0,6 % contre 0,7 %. Le gouvernement français table quant à lui sur 1 %.

L’économie française continue à croître, quoique faiblement, grâce aux mesures budgétaires prises pour amortir la crise énergétique, prévoit l’OFCE. Malgré ces aides, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait se contracter de 1,4 % sur les deux années 2022 et 2023, « ce qui le ramènerait à un niveau proche de 2019 », selon les calculs de l’OFCE.