(Washington) Le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine a commencé mardi une réunion sur deux jours à l’issue de laquelle devrait être annoncée une nouvelle forte hausse de son taux directeur pour lutter contre l’inflation très élevée aux États-Unis.

« La réunion du comité de politique monétaire a débuté à 13 h comme prévu », a précisé à l’AFP un porte-parole de la Réserve fédérale (Fed).

Les discussions doivent prendre fin ce mercredi à la mi-journée. Un communiqué de presse est attendu pour 14 h, avant une conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, prévue pour 14 h 30.

Lors de cette réunion, la Fed doit actualiser ses prévisions en matière de croissance du PIB, d’inflation et de taux de chômage aux États-Unis.

Et, pour la cinquième fois depuis mars, elle relèvera son taux directeur afin de ralentir l’inflation. Ce taux, qui fluctue actuellement dans une fourchette de 2,25 % à 2,50 %, donne le ton aux banques commerciales pour établir les taux d’intérêt de leurs prêts aux particuliers et aux professionnels.

Une troisième hausse de trois quarts de points de pourcentage (75 points de base) est attendue. Mais le relèvement pourrait être encore plus fort : près d’un acteur du marché sur cinq table même sur une hausse d’un point de pourcentage, selon l’évaluation des produits à terme de CME Group.

Les hausses de taux ont en effet pour objectif de ralentir l’activité économique, afin de desserrer la pression sur les prix, alors que l’inflation a, certes, ralenti en août grâce à la baisse des prix de l’essence, mais est restée bien plus forte que prévu, à 8,3 % sur un an, avec une hausse des prix généralisée.

Ce ralentissement volontaire de l’économie, qui s’accompagnera sans doute d’une hausse du taux de chômage, est d’autant plus délicat à effectuer que la récession menace l’économie américaine, et, plus largement, l’économie mondiale.

L’excellente santé du marché du travail donne cependant à la Fed de la marge pour être agressive, et espérer pouvoir réussir l’« atterrissage en douceur » qu’elle vise. Le taux de chômage aux États-Unis est de 3,7 %, l’un des plus bas des 50 dernières années, et il n’y a pas assez de travailleurs pour occuper tous les postes vacants.