Le prix moyen des propriétés au Canada pourrait diminuer de près de 25 % d’ici la fin de 2023 par rapport au sommet atteint en février dernier, anticipent les économistes du Mouvement Desjardins dans la mise à jour de leurs perspectives du marché de l’immobilier résidentiel.

Cette prévision de baisse de prix s’avère aussi beaucoup plus prononcée que celle de 15 % que les économistes de Desjardins avaient énoncée il y a deux mois à peine, lors de la mise à jour de leurs perspectives en juin dernier.

Les économistes de Desjardins attribuent une telle détérioration de leurs perspectives du marché de l’immobilier résidentiel à deux facteurs principaux : le recul marqué de la demande chez les acheteurs potentiels et « l’augmentation des taux d’intérêt hypothécaires plus prononcée et plus rapide qu’anticipé ».

Au Québec aussi, les économistes de Desjardins s’attendent à une baisse accentuée des prix des propriétés résidentielles entre le sommet atteint en début d’année et le creux anticipé à la fin de l’an prochain.

Toutefois, même accentuée de - 12 % à - 17 %, la baisse des prix au Québec s’annonce un peu moins prononcée que dans l’ensemble du Canada.

« Au Québec, la baisse des prix a débuté un peu plus tard qu’au Canada, et le recul s’avère nettement moins prononcé. Jusqu’à maintenant, les prix moyens ont fléchi d’à peine 2 % au Québec comparativement à plus de 10 % au Canada », indiquent les économistes de Desjardins dans leur rapport d’analyse.

N’empêche, même si « la correction des prix au Québec s’est amorcée avec un léger décalage par rapport à d’autres provinces, les conditions de marché ont changé aussi rapidement. La situation de pénurie [d’offre par rapport à la demande] est maintenant dissipée, alors que le nombre d’acheteurs potentiels a considérablement diminué et que l’inventaire de propriétés à vendre a commencé à remonter ».

Par conséquent, on anticipe que « l’ajustement à la baisse des prix se poursuivra et [que] le creux cyclique devrait être atteint à la fin de l’an prochain ». Cela dit, les économistes s’attendent à ce que le niveau des prix moyens demeure supérieur d’environ 20 % au niveau qu’on observait en février 2020, soit juste avant le début de la pandémie.

Entre-temps, notent les économistes de Desjardins, la baisse des prix dans l’immobilier résidentiel ne s’annonce pas généralisée dans toute la province.

« Les marchés régionaux qui ont connu moins ou peu d’excès devraient mieux résister. À l’inverse, les régions où la surenchère a été plus intense, dans l’ouest du Québec notamment, connaîtront un atterrissage plus brutal », anticipent les économistes de Desjardins.