Les ménages américains ont eu davantage recours à l’emprunt au deuxième trimestre, notamment à cause de l’inflation, selon une enquête publiée mardi, mais les retards de paiement, qui étaient très bas depuis le début de la pandémie, repartent à la hausse.

« Les Américains empruntent davantage, mais une grande partie de l’augmentation des emprunts est attribuable à la hausse des prix », détaillent les chercheurs de la Fed de New York chargés de cette étude, sur un blog.

La dette totale des ménages a grimpé de 312 milliards de dollars d’avril à juin, par rapport à la fin du premier trimestre (+2 %), pour atteindre 16 150 milliards de dollars. C’est 2 000 milliards de dollars de plus que fin-2019, avant la pandémie de Covid-19.

« Mais les taux historiquement bas de retards de remboursement touchent à leur fin », avertissent les économistes dans le blog.

Les généreuses aides financières du gouvernement fédéral avaient permis aux ménages américains de beaucoup économiser pendant la pandémie. Celles-ci « ayant majoritairement expiré, certains emprunteurs commencent à montrer des difficultés pour rembourser leur dette ».

Les retards concernent surtout les remboursements de cartes de crédit et prêts automobiles, en particulier pour les ménages à faible revenu.

L’inflation a atteint 9,1 % sur un an en juin aux États-Unis, un record depuis plus de 40 ans.

Pour la juguler, la banque centrale, la Fed, resserre sa politique monétaire, ce qui fait grimper les taux d’intérêts des crédits des ménages et entreprises, afin qu’ils consomment et investissent moins, et, pour in fine, desserrer la pression sur les prix.

Mais, avec ce ralentissement volontaire de l’activité économique, les craintes de récession ont grandi.

Dans le détail au deuxième trimestre, le montant total des encours de prêts immobiliers est désormais de 11,39 billions de dollars, 207 milliards de plus que trois mois plus tôt, et 945 milliards de plus qu’il y a un an.

Les crédits auto grimpent aussi (+ 33 milliards de dollars par rapport à fin mars, à 1,5 billion).

« Même tendance pour les crédits à la consommation, très utilisés via les cartes de crédit (+ 46 milliards à 890 milliards de dollars), dont la hausse est de 13 % depuis le deuxième trimestre 2021, la plus importante depuis plus de 20 ans », détaille la Fed de New York.

Les crédits étudiants, en revanche, sont restés sensiblement identiques, à 1 590 milliards de dollars.