Après une première moitié d’année forte, « l’économie du Québec sera ébranlée au cours des trois à six prochains mois par les difficultés des ménages et celle des entreprises », avertissent les économistes du Mouvement Desjardins lors de la mise à jour de leur indice précurseur (IPD), publiée vendredi matin.

« Même si la croissance économique a été vigoureuse jusqu’à tout récemment, la récente détérioration de l’IPD signale que le Québec n’échappera pas aux turbulences économiques et financières qui s’amplifient au niveau mondial. Pour l’instant, le recul de l’IPD pointe vers un net ralentissement de la croissance du PIB réel dès la seconde moitié de 2022 », écrit Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins.

« Après avoir démarré l’année 2022 en force, avec une croissance annualisée du PIB réel de 6,9 % au premier trimestre, les signes d’essoufflement de l’économie du Québec s’accumulent, poursuit Mme Bégin.

« Parmi la quinzaine de statistiques qui entrent dans le calcul de l’IPD, la plupart affichaient un recul en mai, notamment celles reliées au secteur résidentiel et aux entreprises ».

Immobilier, entreprises

Entre autres, signale l’économiste principale chez Desjardins, « la composante “ habitation ” de l’IPD, qui a été la première à lever le drapeau jaune depuis l’an dernier, s’est enfoncée davantage en mai. »

« Le marché immobilier résidentiel a changé de cap depuis le printemps. La remontée des taux hypothécaires qui se poursuit refroidira davantage le marché de l’habitation et contribuera à ralentir significativement la croissance économique au Québec. »

Par ailleurs, dans la « composante entreprises » de leur indice précurseur, les économistes de Desjardins notent qu’elle poursuit sa « tendance à la baisse. »

« L’indice du commerce mondial, un bon baromètre pour les exportations, manque de vigueur. Les entreprises, qui ont dû s’ajuster à plusieurs niveaux depuis le début de la pandémie, devront aussi faire face aux difficultés croissantes de l’économie mondiale », explique Hélène Bégin, auteure principale de la mise à jour de l’IPD chez Desjardins.

Consommateurs

En contrepartie encore positive, note Mme Bégin, la « composante ménages » des dépenses de consommation dans l’Indice Précurseur Desjardins demeure en bonne position.

« Le taux de chômage se maintient à un faible niveau, soit 4,3 % en juin. Aussi, la hausse annuelle de la rémunération horaire [salaires] a atteint 7,5 % en juin au Québec. Cette progression demeure toutefois inférieure au taux d’inflation qui s’est hissé à 8,0 % en juin », signale l’économiste principale chez Desjardins.

N’empêche, selon Hélène Bégin, « les effets de l’inflation élevée et de l’augmentation rapide des taux d’intérêt ne devraient pas tarder à se faire sentir sur les dépenses de consommation » des ménages québécois.