(À bord d’Air Force One) La Maison-Blanche a indiqué mercredi s’attendre à ce que le chiffre de l’inflation de mai, qui sera publié vendredi, soit « élevé », alors que le sujet est la priorité économique du président Joe Biden.

« Nous attendons un chiffre de l’inflation élevé », a déclaré à des journalistes la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, durant un vol à bord de l’avion présidentiel Air Force One vers Los Angeles (Californie), où Joe Biden participera jeudi au Sommet des Amériques censé relancer la relation avec l’Amérique latine.

L’inflation pèse sur le porte-monnaie des Américains, réduisant leur pouvoir d’achat.

Elle est aussi un problème pour la cote de popularité de Joe Biden, à quelques mois des élections de mi-mandat. L’opposition républicaine lui reproche d’avoir une politique économique qui alimente l’inflation.

Les difficultés mondiales d’approvisionnement et la pénurie de main-d’œuvre aux États-Unis ont provoqué cette forte hausse des prix. Puis la guerre en Ukraine a exacerbé le phénomène, faisant flamber notamment les prix de l’essence et de l’alimentation.

Selon Karine Jean-Pierre, ce conflit devrait avoir « également des effets sur l’inflation sous-jacente » — qui exclut pourtant les prix de l’alimentation et de l’énergie.

Elle a notamment cité les prix des billets d’avion, dont les tarifs ont augmenté à cause de la flambée du prix du pétrole.

L’inflation avait un peu ralenti en avril, à +8,3 % sur un an, selon l’indice CPI, mais était restée très élevée, proche de son plus haut en 40 ans.

Sur un mois, elle s’était aussi modérée, à 0,3 %, contre 1,2 % en mars, frappée de plein fouet par les effets de la guerre en Ukraine. En mai, la hausse des prix devrait de nouveau s’accélérer, selon un consensus d’analystes qui table sur +0,7 %.

« Malgré ces perturbations et le fait que les chiffres peuvent être volatils d’un mois à l’autre […], nous continuons de croire que l’économie peut évoluer et aller d’une reprise historique […] vers une croissance stable et régulière », a assuré la porte-parole de l’administration Biden.

Le président Joe Biden s’était montré confiant vendredi quant à la possibilité de maîtriser l’inflation « sans sacrifier » l’emploi, le marché du travail s’étant encore montré solide en mai.

La lutte contre l’inflation risque en effet de faire repartir le chômage à la hausse, et ralentir la croissance économique, faisant même craindre une récession.

L’un des principaux leviers de la Banque centrale américaine (Fed) pour ralentir la hausse des prix est de freiner la demande de la part des consommateurs et entreprises.  

Pour cela, elle relève progressivement ses taux directeurs, ce qui donne le ton aux banques commerciales qui, à leur tour, proposent à leurs clients des crédits à des taux plus élevés.  

Elle devrait procéder à un tour de vis supplémentaire le 15 juin, lors de la prochaine réunion de son comité monétaire, son organe de décision.