(Ottawa) Les ventes au détail ont augmenté en février au Canada pour une quatrième fois en cinq mois, cette fois de 0,1 % pour atteindre 59,9 milliards.

Statistique Canada souligne que la hausse de 15,1 % des ventes des magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires et de 6,2 % dans les stations-service a été contrebalancée par le recul de 5,1 % des ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles.

Toutefois, en volume, les ventes au détail ont chuté de 0,4 % en février.

L’économiste de la Banque TD, Ksenia Bushmeneva, a souligné que les dépenses de consommation devraient rester fortes à court terme, soutenues par l’assouplissement des restrictions de santé publique, une demande importante et un marché du travail sain.

« Mais la hausse des prix et des taux d’intérêt commencera à peser sur les budgets des ménages au second semestre, incitant les consommateurs à resserrer les cordons de leur bourse », a écrit Mme Bushmeneva dans un rapport.

« Les ventes au détail pourraient également s’affaiblir, la consommation continuant de se détourner des biens pour aller vers les services, comme les voyages et l’hôtellerie », a-t-elle ajouté.

Les ventes ont augmenté dans six des onze sous-secteurs, lesquels représentaient en février 47,2 % du commerce de détail.

Statistique Canada a noté que les ventes au détail ont augmenté dans quatre provinces en février et les hausses les plus marquées ont été observées au Manitoba, de 5,1 %, et en Nouvelle-Écosse, de 4,3 %. Elles ont progressé de 0,3 % en Ontario, mais ont diminué de 0,4 % au Québec, de 0,8 % au Nouveau-Brunswick et de 2,3 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

Compte tenu de l’évolution rapide de la situation économique, Statistique Canada produit des estimations anticipées des ventes au détail qui laissent supposer qu’elles ont augmenté de 1,4 % le mois dernier au Canada.

Des prix élevés

Selon Nikita Perevalov, directeur des prévisions économiques à la Banque Scotia, une grande partie de l’augmentation de mars était probablement due aux prix élevés, le taux d’inflation annuel pour le mois étant de 6,7 %.

« Les prix à la consommation élevés indiquent une vulnérabilité au cœur de l’économie canadienne – les budgets des ménages pourraient ne pas être en mesure de résister pendant longtemps à des augmentations record des prix des aliments et de l’énergie, forçant une croissance plus faible des dépenses en articles discrétionnaires », a écrit M. Perevalov dans une note aux clients.

La Banque du Canada a relevé sa cible de taux d’intérêt directeur d’un demi-point de pourcentage à 1 % la semaine dernière et a averti que d’autres hausses de taux sont en cours alors qu’elle cherche à maîtriser l’inflation.

L’indice des prix à la consommation a affiché en mars sa plus forte augmentation en plus de 30 ans, avec une hausse de 6,7 % par rapport à l’année précédente, soit un point de pourcentage de plus que son augmentation d’une année à l’autre en février.