Voici en bref quatre autres mesures contenues dans les centaines de pages du deuxième budget Freeland.

903 millions contre les cybermenaces

L’augmentation des évènements de cybersécurité visant le Canada coûte cher. Ottawa investira 903 millions les cinq prochaines années pour « protéger le Canada contre les cybermenaces, y compris celles qui viennent d’acteurs étrangers ». L’essentiel de la stratégie gouvernementale est axé sur le Centre de la sécurité des télécommunications (CST), qui coordonnera 97 % de ce budget, soit 875 millions. On dépensera notamment 263,9 millions pour renforcer la capacité technique du CST à contrer les cyberattaques, 180,3 millions pour mieux protéger les infrastructures essentielles et 178,7 millions pour la sécurité des petits ministères, des organismes et des sociétés d’État. Plus globalement, 252,2 millions seront investis pour « rendre les systèmes gouvernementaux essentiels plus résilients aux cyberincidents ». Quelque 17,7 millions seront par ailleurs destinés au financement de chaires de recherche universitaires sur des technologies de pointe en cybersécurité.

Karim Benessaieh, La Presse

Le sociofinancement sous la loupe

Le convoi des camionneurs à Ottawa a mis les plateformes de sociofinancement sous la loupe du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE). Ces pouvoirs qui se sont évaporés avec la fin de l’état d’urgence lui seront accordés de nouveau. Ces plateformes de même que les fournisseurs de services de paiement en ligne devront déclarer toute transaction suspecte et de plus de 1000 $ à compter du 27 avril. L’élargissement du mandat du CANAFE est assorti d’une enveloppe de 89,9 millions sur cinq ans qui correspond à 24 % de son budget. L’argent servira également à moderniser l’infrastructure technologique du Centre dont le mandat est de faire du renseignement financier afin de lutter contre le blanchiment d’argent, le financement des activités terroristes et les menaces à la sécurité canadienne.

Mylène Crête, La Presse

Un contournement qui s’amorce à Lac-Mégantic

Près d’une décennie après la tragédie ferroviaire ayant fait 47 victimes à Lac-Mégantic en juillet 2013, le dossier de la voie de contournement continue à se retrouver dans le budget fédéral. Le projet recevra 237 millions jusqu’en 2026-2027 pour « achever la construction ». Le partage des coûts avec Québec n’est pas encore conclu, mais les travaux doivent commencer cette année. Une somme de 13,2 millions est également accordée à Sécurité publique Canada pour effectuer d’autres paiements. La voie doit être de 12,5 km et son tracé permettra d’éviter aux trains de marchandises de passer dans le centre-ville de Lac-Mégantic. En principe, Ottawa doit financer 60 % de la facture alors que Québec contribuera à hauteur de 40 %.

Julien Arsenault, La Presse

Des nouveaux arrivants pour postes vacants

Puisque la pénurie de main-d’œuvre n’est pas sur le point de s’estomper, le gouvernement Trudeau prévoit d’accueillir 451 000 nouveaux résidents permanents d’ici 2024. Cette prévision figure dans le budget de la ministre des Finances Chrystia Freeland. La majorité sera « des travailleurs qualifiés qui contribueront à remédier aux pénuries persistantes de main-d’œuvre », explique-t-on dans le budget. Le « plan ambitieux » du gouvernement Trudeau prévoit des dépenses de 2 milliards réparties au cours des cinq prochaines années afin de financer les différentes mesures de la stratégie. Il y avait 915 000 postes vacants à l’échelle du pays au quatrième trimestre de 2021, selon les données de Statistique Canada.

Julien Arsenault, La Presse