Les fabricants canadiens affirment que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement réduisent leur production et augmentent leurs coûts, mettant en péril la reprise du secteur et de l’économie dans son ensemble.

Un nouveau sondage de Manufacturiers et exportateurs du Canada a révélé que neuf entreprises du secteur sur dix étaient aux prises avec des problèmes de chaîne d’approvisionnement.

Plus de la moitié affirment que les perturbations ont un impact majeur ou sévère sur leurs activités.

Le rapport indique que les fabricants canadiens ont perdu plus de 10 milliards de ventes en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et font face à une augmentation des coûts de près de 1 milliard.

Huit fabricants sur dix déclarent avoir été contraints d’augmenter les prix et de retarder l’exécution des commandes des clients.

Le président et chef de la direction du groupe de l’industrie manufacturière, Dennis Darby, affirme que la demande de biens est forte, mais que les fabricants sont de plus en plus incapables de répondre aux commandes.

« Les pénuries de main-d’œuvre, les défis de la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts des intrants sont de gros problèmes », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Si nous ne nous attaquons pas à ces problèmes, l’économie du Canada en souffrira. »

Pendant ce temps, les entreprises canadiennes ont du mal à rembourser la dette accumulée pendant les confinements pandémiques, et certaines d’entre elles envisageant la faillite malgré la levée des restrictions.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a indiqué que plus du quart des entreprises hôtelières envisageaient de déclarer faillite ou de cesser définitivement leurs activités après avoir accumulé une dette moyenne de plus de 205 000 $.

Selon un récent sondage réalisé auprès des membres de la FCEI, 67 % des petites et moyennes entreprises (PME) au Canada ont contracté une dette moyenne de 158 000 $ pendant la pandémie.

Malgré cela, seulement 35 % des PME ont retrouvé des ventes normales, ce qui nuit à leur capacité à rembourser leurs dettes.

« L’obstacle pour surmonter les dégâts économiques des deux dernières années est insurmontable pour certains », a noté le président du groupe d’entreprises, Dan Kelly.

Il ne s’agit pas seulement de se débattre avec la dette, mais aussi de jongler avec les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les hausses de coûts qui compliquent la tâche des petites entreprises indépendantes, a-t-il souligné.

« Chaque ligne du budget d’un propriétaire d’entreprise est actuellement soumise à une forte pression », a observé M. Kelly.

« Avec des coûts qui augmentent assez rapidement et la dette qu’ils ont contractée […], les calculs ne sont pas favorables pour l’avenir. »

La FCEI demande au gouvernement fédéral de prolonger son programme d’embauche pour les entreprises et d’interrompre les hausses de taxes, notamment une augmentation prévue de la taxe d’accise sur l’alcool et de la taxe sur le carbone.