(Washington) La forte inflation aux États-Unis met en jeu la crédibilité de la banque centrale américaine (Fed), qui doit fortement relever ses taux directeurs pour combattre la forte inflation, a affirmé lundi un de ses responsables.

« Nous avons été surpris par la forte inflation. […] Notre crédibilité est en jeu ici. Et nous devons réagir aux chiffres. Cependant, je pense que nous pouvons le faire de manière organisée et sans perturber les marchés », a souligné sur la chaîne CNBC James Bullard, président de l’antenne de Saint Louis de la Fed.

Selon ce membre votant du Comité monétaire, il  sera nécessaire, d’ici au 1er juillet, de relever les taux directeurs de 100 points de base. C’est-à-dire les faire passer de la fourchette de 0 à 0,25 % dans laquelle ils se trouvent depuis mars 2020, à une fourchette de 1 à 1,25 %.

Plusieurs autres membres du comité de politique monétaire de la Fed s’étaient la semaine dernière dits opposés à un resserrement si brutal.

« Je pense que ma position est bonne et j’essaierai de convaincre mes collègues qu’elle est bonne », a ajouté M. Bullard dont les arguments avaient déjà secoué les marchés vendredi.

L’inflation a atteint en janvier 7,5 % sur un an, son rythme le plus rapide en près de 40 ans, selon l’indice CPI publié jeudi par le département du Travail.

C’est bien plus que les 2 % que vise la Fed à long terme.

Pour tenter de faire ralentir l’inflation, l’institution monétaire devrait donc annoncer, lors de sa prochaine réunion des 15 et 16 mars, un premier relèvement de ses taux directeurs.

La Fed avait, jusqu’ici, été prudente sur les hausses de taux, afin de ne pas ralentir la croissance du marché de l’emploi.

Mais à présent, « nous avons vraiment un marché du travail solide et je pense que l’accent doit être mis sur l’inflation et pas tant sur l’emploi », a souligné M. Bullard.