(New York) Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse vendredi, propulsant à nouveau le Brent au-dessus des 90 dollars le baril, l’escalade des tensions géopolitiques en Ukraine et en Russie laissant toujours planer un risque sur l’approvisionnement en brut.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a gagné 0,77 % à 90,03 dollars, un plus haut depuis octobre 2014 déjà atteint mercredi.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois a conclu en hausse de 0,24 % à 86,82 dollars.

Les marchés mondiaux du pétrole ont prolongé leur course à la hausse et ont de nouveau grimpé à des sommets de sept ans, alors que les tensions militaires en Ukraine ainsi que l’offre plus étroite, ont contrecarré l’annonce de la Fed faite cette semaine sur les taux d’intérêt.

Mercredi, en évoquant une hausse des taux dès mars et de possibles montées successives ensuite, le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell avait relancé le dollar, ce qui avait momentanément affecté les prix du brut jeudi.

Mais vendredi, le Brent comme le WTI avaient rapidement récupéré leurs pertes, « qui étaient de toute façon mineures », commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Les craintes d’une flambée des tensions géopolitiques ont déjà balayé les facteurs baissiers.

L’incertitude persistante autour de la crise ukrainienne pourrait mettre en péril une partie importante des flux pétroliers russes si les pourparlers diplomatiques échouent et si les sanctions sur les exportations d’énergie se matérialisent.

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie est un facteur de risque important », constate également Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, « même si la plupart des observateurs estiment que la probabilité d’une invasion totale est faible ».

Les États-Unis et l’Union européenne ont affirmé vendredi dans une déclaration commune qu’ils travaillaient à la fourniture de « volumes additionnels de gaz naturel » pour l’Europe, afin de faire face à un éventuel contre-coup d’une invasion russe de l’Ukraine.

La semaine prochaine, les investisseurs vont aussi tourner leur regard vers la prochaine réunion de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires), prévue mercredi. Elle « ne devrait pas ébranler les marchés, avec une nouvelle augmentation de 400 000 barils par jour pour mars déjà bien signalée », affirme Han Tan, analyste chez Exinity.