La province n’est pas sortie de la pandémie, loin de là. Malgré tout, il faut dès maintenant se préparer à l’après.

« Le Québec vit trois transitions », soutient Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec, groupe de réflexion économique voué au progrès socioéconomique. Il a été fondé en 2014 par HEC Montréal et le Conference Board du Canada.

La première de ces transitions est démographique, causée par le vieillissement de la population.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec

On le vit au Québec, mais on n’est pas les seuls. Toutes les économies avancées sont dans la même situation. Tous les pays vont se battre pour attirer le meilleur talent.

Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec

Mme Homsy exposera ses vues dans le cadre d’un atelier avec Luc Godbout sur la place des petites nations face à la mondialisation.

L’évènement s’inscrit dans le cadre de 13 séances virtuelles portant sur le leadership et la responsabilité citoyenne organisées par l’École de technologie supérieure, avec le soutien financier de la Fondation Jarislowsky.

Parmi les conférenciers, on trouve l’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard, le fondateur de CGI, Serge Godin, Gérard Bouchard, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, et Jean-Pierre Corbeil, de Statistique Canada.

L’évènement, qui a commencé le 7 janvier, doit se terminer le 10 avril avec un symposium.

La conférence de Mme Homsy aura lieu ce samedi matin à 9 h. Elle a bien voulu parler à La Presse en amont de l’évènement.

Consultez le lien pour assister à la conférence virtuelle

Numérique et écologique

La deuxième transition à laquelle fera face la province est liée à l’accélération numérique, explique Mme Homsy. « Il va y avoir de plus en plus de pression pour que le Québec reste concurrentiel à l’échelle planétaire et que la province reste intégrée dans les chaînes de valeur et qu’on puisse continuer à exporter », expose la titulaire d’une maîtrise en gestion internationale de HEC Montréal.

La PDG de l’Institut du Québec cite l’exemple de l’achat en ligne, de la gestion de données et de l’intelligence artificielle, qui permet l’analyse de mégadonnées. « Si nos entreprises ne font pas ce virage, elles vont perdre de leur compétitivité », souligne-t-elle.

Même si la pénurie de main-d’œuvre crée un contexte favorable à l’automatisation, le Québec a accru son retard dans les investissements privés dans la machinerie par rapport aux Américains pendant la pandémie.

Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec

La dernière transition est écologique. « Ça englobe la transition énergétique et la lutte contre les changements climatiques qui entraîneront des effets monumentaux sur notre consommation et nos modes de production », dit la conférencière. D’après elle, le Québec a des atouts à faire valoir avec ses accords commerciaux, sa main-d’œuvre qualifiée, son hydroélectricité et sa Bourse du carbone.

« Il va falloir se poser des questions en matière de développement économique, estime-t-elle. Quelles seront nos stratégies pour se positionner à travers les trois transitions dont j’ai parlé ? »