La formule innovatrice qui consistait à associer des dizaines d’« anges investisseurs » depuis 2008 à de jeunes pousses technos profitera d’un deuxième souffle. AQC Capital annoncera ce jeudi la mise sur pied de son deuxième fonds d’investissement, d’un montant de 64 millions, en collaboration avec d’importants acteurs dans ce domaine, comme Investissement Québec, Teralys Capital, la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction et Finalta Capital.

À cette somme pourraient s’ajouter 20 millions dans les prochains mois, précise en entrevue Serge Beauchemin, associé directeur chez AQC Capital (anciennement Anges Québec Capital). Dans les faits, comme ce fonds vient égaler les sommes placées par quelque 230 anges investisseurs de son réseau partenaire, c’est mathématiquement 168 millions qui seront à la disposition d’une cinquantaine de jeunes pousses technos dans les quatre prochaines années.

C’est une structure unique au Canada. Il n’y a aucun regroupement d’anges qui fait équipe avec un fonds d’investissement.

Serge Beauchemin, associé directeur chez AQC Capital

Les « anges investisseurs » est le nom quelque peu poétique qu’on donne à des investisseurs privés, souvent des entrepreneurs qui ont eu du succès dans leur domaine et qui disposent de quelques dizaines de millions qu’ils vont placer dans plusieurs jeunes entreprises. AQC Capital va les conseiller dans ces investissements, qui se situent généralement entre 250 000 $ et 750 000 $, et va fournir la même somme.

Ces anges ne se contentent pas d’investir et d’attendre les rendements : un minimum de quatre d’entre eux, en moyenne 11, deviennent également des mentors pour ces entreprises à différents stades d’amorçage et de démarrage, principalement dans des secteurs comme les technologies propres, médicales, financières et industrielles, l’intelligence artificielle et la conception de logiciels.

Chacun de nos investissements est toujours accompagné de l’investissement d’au moins quatre anges, qui ne s’engagent pas seulement en argent, mais aussi en expertise, en expérience, à mettre leur réseau à la disposition des jeunes entreprises.

Serge Beauchemin

Le premier fonds d’Anges Québec Capital a été créé en 2012 et a financé 53 entreprises avec une enveloppe globale de 86 millions. On compte dans son sérail de jeunes pousses qui ont grandi comme BonLook, spécialisée dans la prescription de lunettes en ligne, Moka, une application de gestion financière rachetée pour 64 millions par Mogo en mars dernier, et Sportlogiq, qui offre des services d’analyses sportives avancées.

« En misant sur des anges investisseurs expérimentés, nous sommes confiants de voir émerger de nouvelles entreprises prometteuses qui contribueront à la vivacité de notre écosystème d’entrepreneuriat pour de nombreuses années à venir », a déclaré par communiqué Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec.