(Washington) Un responsable de la Banque centrale américaine (Fed) a de nouveau estimé mercredi que l’inflation n’était pas inquiétante, et qu’il serait prématuré de resserrer la politique monétaire.

« Si notre anticipation est juste et que l’inflation est temporaire, il ne serait pas sage de prendre des mesures qui pourraient ralentir la reprise prématurément en essayant de garder une longueur d’avance sur l’inflation », a souligné Randal Quarles, l’un des vice-présidents de la Fed, lors d’une conférence virtuelle de la Brookings Institution.

En revanche, a-t-il assuré, « si nous avons tort, nous savons comment faire baisser l’inflation ».

Des goulets d’étranglement dans les usines et les ports au niveau mondial ont provoqué des difficultés d’approvisionnement, qui font grimper les prix. Cela devrait durer au moins plusieurs mois.

Et l’effet de comparaison avec le printemps 2020, lorsque les prix avaient plongé aux États-Unis sous l’effet des premières mesures de confinement, a pour conséquence une inflation encore plus élevée.

« Nous devons rester patients », a plaidé Randal Quarles, invoquant « des chocs transitoires sur les prix et les salaires ».

L’inflation a grimpé en avril à son rythme le plus élevé depuis 2008, à 4,2 % sur un an, selon l’indice CPI. La Fed utilise une mesure, l’indice PCE, dont le chiffre pour avril sera publié vendredi.

Elle dépasse ainsi la cible à long terme de 2 % que vise la Fed, et suscite des inquiétudes depuis plusieurs mois.

Certains responsables de l’institution pensent même qu’il sera bientôt temps de commencer à parler de réduire les achats d’actifs, afin d’éviter de sur-stimuler l’économie.  

Mais le président de la Fed Jerome Powell et plusieurs autres responsables, pensent qu’il est encore trop tôt, et que cela risque de ralentir la reprise, notamment celle du marché du travail.

Le débat avait été lancé lors de la dernière réunion monétaire, les 27 et 28 avril, et devrait se prolonger lors de la prochaine, les  15 et 16 juin.