(New York) Les cours du pétrole ont accéléré leur hausse jeudi pour atteindre un sommet en six semaines, le baril de Brent se rapprochant de la barre des 70 dollars, après le bon chiffre de la croissance américaine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a conclu à 68,56 dollars à Londres, en hausse de 1,90 % par rapport à la clôture de la veille, un niveau plus vu depuis le milieu du mois de mars.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois a augmenté de 1,80 % à 65,01 dollars, également un sommet en plus de six semaines.

La croissance du Produit intérieur brut américain au premier trimestre a affiché 6,4 % en rythme annualisé, selon une première estimation du département du Commerce jeudi, et selon les analystes, le meilleur reste encore à venir.

« Le marché réagit aux économies dans le monde qui se reprennent de la pandémie et cela résulte en une demande accrue de pétrole », a affirmé à l’AFP Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

« La belle croissance du PIB américain est un reflet de cette reprise, mais il y a aussi les attentes qu’aux États-Unis la saison des voyages en voitures cet été devrait être excellente », a-t-il ajouté.

Selon les chiffres du département du Commerce, les consommateurs, soutenus par les aides du gouvernement, ont acheté beaucoup de biens de janvier à mars. Ce renforcement de l’activité industrielle et commerciale augmente notamment la demande de diesel, a encore souligné M. Lipow.

« L’exemple américain reflète bien les anticipations du marché qui s’attendent à ce que le programme de vaccination entraîne une incroyable demande cet été » pour le marché de l’énergie, notamment avec la reprise des vols et des transports, a aussi affirmé Bart Melek de TD Securities.

Les investisseurs ont également digéré le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) diffusé mercredi qui montre que les stocks américains de brut ont augmenté la semaine passée de près de 100 000 barils, à 493,1 millions de barils.

Le document a également fait état d’une consommation de produits pétroliers en hausse et supérieure de 35,5 % à ce qu’elle était à la même période l’an dernier.

« C’est un signal positif à propos de la demande américaine », ont salué les analystes d’ING. Le point noir reste la faible demande de kérosène pour les vols internationaux, ajoute Andy Lipow.

Les cours ont aussi intégré la décision de l’OPEP+ mardi qui a choisi de maintenir la stratégie de retour progressif de l’offre de pétrole brut.  

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés via l’accord OPEP+ ont sans surprise maintenu leur stratégie d’augmenter le niveau actuel de production de 350 000 barils par jour en mai, puis d’autant en juin et enfin de quelque 450 000 barils supplémentaires par jour en juillet.

« Ce qui est significatif avec l’OPEP, c’est qu’ils se réunissent très fréquemment pour évaluer le marché. Ils ont été bien plus réactifs cette année qu’auparavant, aux évènements du marché », remarquait encore l’analyste de Lipow Oil Associates.

La petite forme du dollar, en baisse de plus de 2,5 % sur le mois d’avril face à un panier de monnaie, favorisait également les cours du brut, soulignaient plusieurs analystes.