(Washington) Les ventes de maisons neuves individuelles aux États-Unis ont grimpé en mars à leur niveau le plus élevé depuis près de 15 ans, la demande restant très élevée, et les prix devraient encore grimper.  

Au total, un peu plus d’un million de maisons neuves ont été vendues en rythme annuel – c’est-à-dire les ventes pour l’ensemble de l’année si ce rythme se maintenait –, a annoncé vendredi le département du Commerce.  

C’est bien plus que les 912 000 attendues par les analystes, et cela représente un rebond de 20,7 % par rapport à février, qui avait connu un recul à cause notamment d’une paralysie d’une partie du pays à cause d’une vague de temps froid.

Par rapport à mars 2020, la hausse est même de 66,8 %, et il faut, pour trouver un tel niveau de ventes, remonter à août 2006, avant l’éclatement de la bulle immobilière provoquée par les « subprimes », prêts immobiliers accordés à des acheteurs insolvables.

En mars, le prix médian recule pour le troisième mois d’affilée, et tombe à 330 800 dollars. Le prix moyen, en revanche, repart à la hausse après avoir baissé le mois dernier, et s’établit à 397 800 dollars.

Les tarifs devraient continuer à grimper, le nombre de biens à vendre ne permettant pas de faire face à la très forte demande.

Pour les logements anciens, les prix ont d’ailleurs atteint en mars un plus haut historique, selon les données de la Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR).

De nouvelles maisons devraient toutefois être disponibles à la vente dans les mois à venir, les mises en chantier ayant fortement augmenté en mars, et atteint leur plus haut niveau depuis juin 2006.  

Mais la hausse des prix devrait aussi être alimentée par la flambée des prix des matériaux.

Les taux des prêts immobiliers, qui reculent après une petite poussée en début d’année, restent historiquement bas et « aident à tirer les ventes », souligne Chuck Fowke, président de la Fédération des constructeurs immobiliers (NAHB), dans un communiqué.

« Cependant, les constructeurs sont toujours aux prises avec d’importants problèmes de chaîne d’approvisionnement et la flambée des coûts des matériaux, qui entraînent des retards dans les constructions alors que les inventaires sont déjà très faibles », a-t-il ajouté.

Le secteur immobilier est l’un des gagnants de la crise, grâce aux taux d’intérêt et au déploiement du télétravail qui a provoqué un exode des centres-villes vers les banlieues où des logements sont souvent plus grands.

« Le marché immobilier continuera à grimper au cours des prochains mois, en particulier avec les taux immobiliers historiquement bas et les milléniaux – génération née entre 1981 et le milieu des années 1990, NDLR – qui achètent enfin leur première maison », anticipe Karen Nye, économiste pour Grant Thornton.

Elle pense également que « les constructeurs continueront à éprouver des difficultés à répondre à la demande, en particulier pour les biens les moins chers ».

Le département du Commerce a par ailleurs révisé en hausse les chiffres de février, montrant une baisse des ventes moins forte qu’annoncée, avec 846 000 maisons vendues en rythme annuel, et non 775 000.