(Ottawa) La cadence annuelle de l’inflation a augmenté en mars, en grande partie en raison de la chute des prix survenue il y a un an, au début de la pandémie.

L’indice des prix à la consommation était en hausse de 2,2 % en mars par rapport au même mois l’an dernier, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Cette inflation se comparait à l’augmentation de 1,1 % de l’indice enregistrée en février. Il s’agissait alors d’un sommet depuis le début de la pandémie.

Les chiffres de mars représentaient ainsi un nouveau sommet, mais celui-ci était essentiellement attribuable à la comparaison des prix par rapport à il y a un an, lorsque la première vague de COVID-19 s’est abattue sur le Canada.

Les prix de l’essence en mars, par exemple, ont augmenté de 35,3 % par rapport au même mois de l’année dernière, période où ils atteignaient leur plus bas niveau en quatre ans en raison de la pandémie.

Statistique Canada a précisé qu’environ un cinquième de l’augmentation des prix de l’essence était attribuable à la comparaison avec les prix de mars 2020.

En excluant les prix de l’énergie, l’inflation d’ensemble aurait été plus faible, s’établissant à 1,1 % d’une année sur l’autre.

« Pour de nombreux Canadiens, l’inflation ne semble pas aussi faible que les nouvelles le suggèrent », a écrit l’économiste James Marple, de la Banque TD.

« Les Canadiens ont réorienté leur consommation vers le logement, dont le prix a augmenté, au détriment des vêtements et les loisirs, pour lesquels les prix ont diminué. »

Inflation plus forte à prévoir dans les prochains mois

L’effet observé avec les pris de l’essence devrait se reproduire dans d’autres domaines de l’indice. Lorsqu’il y a de fortes baisses des prix dans la période de comparaison de l’année précédente, comme au début de la pandémie, cela peut faire grimper l’inflation d’ensemble du mois actuel, a souligné l’agence statistique.

Dans son rapport sur l’indice des prix à la consommation de mercredi, Statistique Canada a expliqué que cet effet devrait se poursuivre dans les prochains mois.

L’économiste Royce Mendes, de la Banque CIBC, a estimé qu’il était probable que l’inflation d’avril atteigne 3 % puisque les prix du mois en cours seront comparés aux faibles niveaux observés au pire de la première vague pandémique.

« Étant donné que la flambée de l’inflation d’ensemble est simplement due à des effets de base, la Banque du Canada passera outre la récente accélération et continuera de se concentrer sur le soutien encore nécessaire pour le marché du travail », a-t-il écrit dans une note.

La moyenne des trois mesures de l’inflation de base, qui sont considérées comme de meilleurs indicateurs des pressions sous-jacentes sur les prix et sont étroitement suivies par la Banque du Canada, était de 1,93 % en mars, a indiqué Statistique Canada. Il s’agissait de sa valeur la plus élevée depuis janvier 2020, mois pour lequel elle avait été la même.

La Banque du Canada vise une inflation le plus près possible de 2,0 %, et elle a maintenu mercredi son taux d’intérêt directeur à 0,25 %, réaffirmant qu’elle le laisserait à ce niveau jusqu’à ce que l’économie soit de nouveau sur pied et que l’inflation ait rejoint sa cible de façon soutenue.

Dans un communiqué, le conseil de direction de la banque centrale a expliqué qu’il prévoyait que l’inflation se situerait près du sommet de sa fourchette cible à court terme, mais qu’elle retomberait à 2,0 % au cours du second semestre, alors que l’effet de glissement avec l’année de référence s’estompera.

La banque centrale prévoit que l’inflation renouera de façon durable avec son objectif de 2,0 % au cours de la seconde moitié de 2022.

Le mois dernier, les frais d’intérêt hypothécaire ont baissé de 6,3 % d’une année à l’autre, selon Statistique Canada, les taux d’intérêt ayant chuté en raison des mesures prises par la banque centrale.

Selon l’agence fédérale, les coûts de remplacement par le propriétaire, qui sont liés aux prix des maisons neuves, ont augmenté de 7,9 % entre mars 2020 et le mois dernier. Il s’agissait de la plus forte augmentation annuelle depuis décembre 2006, alors qu’elle avait été de 8,2 %.

En outre, les prix des aliments ont augmenté de 11,4 % d’une année à l’autre en mars, selon Statistique Canada.