Les ventes de logements au Canada ont atteint un niveau record pour un mois de mars, alors que l’offre a commencé à se faire plus importante sur le marché, a indiqué jeudi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).

Les ventes dans le pays se sont élevées à 76 259 le mois dernier, en hausse de 76,2 % par rapport aux 43 283 transactions réalisées lors du même mois l’an dernier.

D’un mois à l’autre, les ventes de mars ont augmenté de 5,2 % par rapport à février.

Un nombre croissant de Canadiens étaient disposés à vendre leur maison en mars. Le nombre de nouvelles inscriptions à la vente a atteint 105 001, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport aux 69 665 nouvelles inscriptions de mars dernier. Sur une base mensuelle, la hausse des inscriptions était de 7,5 %.

« “Remarquable” est vraiment le meilleur mot pour décrire la vigueur du marché immobilier mois après mois », a observé Steven Ranson, chef de la direction de HomeEquity Bank.

Depuis l’an dernier, les Canadiens se sont engagés dans des guerres d’enchères, ont déposé des offres sur des habitations qu’ils n’avaient même pas encore vraiment vues et ont souvent abandonné toute condition qu’ils auraient pu attacher à leur offre. Cela a fait grimper le prix moyen des maisons vendues en mars à 716 828 $, en hausse de 31,6 % par rapport à 544 824 $ au même mois un an plus tôt.

Alors que les marchés plus chers, comme ceux de Toronto et de Vancouver, ressentent depuis longtemps une certaine surchauffe, les régions suburbaines et rurales ont également vu les propriétés devenir plus chères et plus difficiles à acheter au cours des derniers mois, car de nombreux Canadiens ont été autorisés à travailler à la maison.

« L’année 2020 a mis en lumière l’importance de la propriété. Avec le recul, il n’est pas surprenant qu’autant de gens aient voulu s’en procurer une pour traverser la pandémie, ou conserver la leur pour la même raison », a affirmé Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, dans un communiqué.

Selon lui, les propriétaires qui n’étaient pas disposés à vendre pendant la crise sanitaire pourraient changer d’idée avec la sortie de la pandémie, mais il a averti que la demande pourrait se dissiper d’ici là.

« Cela dit, la troisième vague de la COVID-19 pourrait faire dérailler la reprise de l’offre ce printemps », a-t-il précisé.

Le ratio des ventes nationales aux nouvelles inscriptions est revenu à 80,5 % en mars, après avoir atteint un sommet de 90,9 % en janvier.

Le Canada ne disposait que de 1,7 mois de stocks de logements à vendre à la fin de mars 2021, le plus bas niveau jamais enregistré. Les plus importantes hausses des ventes en mars ont été enregistrées dans le Grand Vancouver, à Calgary, à Edmonton, à Hamilton-Burlington et à Ottawa, a précisé l’ACI.

Alors que plusieurs de leurs endroits préférés pour dépenser étaient fermés et que moins de gens devaient se rendre au travail, de nombreux Canadiens ont économisé plus d’argent pendant la pandémie et étaient impatients de le dépenser pour une maison.

Selon M. Ranson, il y avait peu de choix pour eux pendant la crise sanitaire, car certaines personnes ne voulaient pas d’agents, d’évaluateurs et d’acheteurs potentiels qui circulent chez eux.

D’autres ont été intimidés par le nombre élevé de cas de COVID-19 ou de décès dans les établissements de soins de longue durée et réévaluent la possibilité de quitter leur maison pour ce type de logement, a-t-il ajouté.

Même l’idée de déménager dans quelque chose de plus petit est moins attrayante pour eux, puisqu’une copropriété peut aussi augmenter l’exposition au virus et les prix de ces propriétés ont grimpé en flèche.

« C’est une sorte de cercle vicieux », a estimé M. Ranson.

« Le coût des copropriétés et le coût du déménagement deviennent élevés, et cela devient alors un motif pour rester chez vous plus longtemps. »