(Washington) Des élus républicains ont indiqué dimanche qu’ils pourraient soutenir une version allégée du plan d’investissement dans les infrastructures du démocrate Joe Biden, arguant que le président américain pourrait ainsi remporter une « victoire facile », soutenue par les deux partis.

Le sénateur républicain Roy Blunt a ainsi demandé aux démocrates de se focaliser sur les infrastructures classiques de transports notamment, et d’abandonner les dépenses plus importantes grâce auxquelles Joe Biden veut entre autres combattre le changement climatique.

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Le sénateur républicain Roy Blunt

« J’ai contacté deux fois la Maison-Blanche pour leur dire : “Vous pouvez remporter une victoire facile avec le soutien des deux bords si vous resserrez ce plan autour des infrastructures seules” », a affirmé Roy Blunt sur ABC.  

Rien n’empêcherait l’administration Biden d’essayer ensuite de faire passer le reste des mesures séparément, sans le soutien des républicains, a-t-il dit.

Le sénateur républicain a dit regretter que le plan en l’état prévoie plus de fonds pour des stations de recharge de véhicules électriques que pour des rénovations d’infrastructures comme les routes.

« Quand les gens pensent aux infrastructures, ils pensent aux routes, aux ponts, aux ports et aéroports », a-t-il affirmé.

Cette ouverture de M. Blunt est d’autant plus significative que le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a au contraire promis de « combattre » le plan Biden « à chaque étape ».

Le président démocrate veut investir quelque 2000 milliards de dollars sur huit ans. Il compte financer son plan par une hausse de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 28 %.

À la question de savoir s’il serait possible d’obtenir le soutien de certains républicains, le secrétaire des Transports Pete Buttigieg a répondu sur ABC : « Je crois que ça peut l’être. »

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Le président Joe Biden et le secrétaire des Transports, Pete Buttigieg

Le secrétaire a plaidé pour qu’une définition plus large des « infrastructures traditionnelles » soit acceptée, comprenant par exemple la construction d’installations pour fournir internet à haut débit ou le remplacement de canalisations en plomb. Il a répété que le plan pourrait créer jusqu’à 19 millions d’emplois.

Une donnée importante, a souligné Brian Deese, directeur du Conseil économique de la Maison-Blanche, sachant que les États-Unis « comptent toujours 8,4 millions d’emplois en moins qu’il y a un an », avant la pandémie de COVID-19.

« Non seulement nous pouvons avoir un fort rebond de l’emploi cette année », a-t-il affirmé sur Fox News, « mais nous pouvons le maintenir sur de nombreuses années. C’est l’objectif ».