(Ottawa) L’inflation annuelle a atteint 1,1 % en février, un sommet en cette période de pandémie, en raison d’une hausse des prix de l’essence qui suggère qu’une reprise économique est à l’horizon.

Même si l’inflation d’ensemble demeure faible, la hausse des prix de l’essence laisse entrevoir un retour attendu à un certain niveau de normalité et pourrait influencer les attentes des Canadiens en matière de prix, a souligné l’économiste James Marple, de la Banque TD.

La demande revient peu à peu à la normale

« C’est manifestement un rappel que les choses se normalisent au chapitre de la demande », a-t-il affirmé.

Cela explique certainement une partie de la hausse des prix de l’essence. Les marchés s’attendent simplement à observer une éventuelle normalisation dans les habitudes de voyage et dans la demande […] de la part des compagnies aériennes et des personnes qui conduisent beaucoup plus.

L’économiste James Marple, de la Banque TD.

M. Marple estime qu’il n’y aura pas de véritable reprise dans la normalisation de l’activité économique tant que la crise sanitaire ne sera pas chose du passé, ce qui pourrait ne pas se produire avant l’été ou l’automne, selon l’évolution de la campagne de vaccination.

Néanmoins, la tendance est encourageante.

La hausse de 1,1, % de l’indice des prix à la consommation de février, signalée mercredi par Statistique Canada, était supérieure à celle de 1,0 % enregistrée en janvier.

Hausse marquée du prix de l'essence

Les économistes s’attendaient en moyenne à une inflation annuelle de 1,3 %, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Selon Statistique Canada, la majeure partie de la croissance était attribuable à une augmentation de 5 % des prix de l’essence d’une année à l’autre. C’était la troisième hausse mensuelle consécutive des prix de l’essence. En les excluant, l’inflation se serait établie à 1,0 % en février.

Les coûts de remplacement par le propriétaire, qui sont associés aux prix des logements neufs, ont augmenté de 7 % entre février 2020 et le mois dernier, enregistrant leur plus forte hausse annuelle depuis février 2007.

La lecture mensuelle de février était seulement la troisième pour laquelle l’inflation d’ensemble était égale ou supérieure à 1,0 % depuis le début de la pandémie.

Il s’agissait en outre de la croissance la plus élevée de l’indice des prix à la consommation depuis février 2020, lorsque l’inflation annuelle avait atteint 2,2 %, juste avant que la propagation de la COVID-19 ne commence à affecter l’économie.

Le taux directeur reste à 0,25 %

Comme la faiblesse des prix persiste, la banque centrale du Canada prévoit de maintenir son taux d’intérêt directeur à 0,25 % pour aider l’économie à se remettre sur pied.

Selon Statistique Canada, la moyenne des trois mesures de l’inflation de base, qui sont considérées comme de meilleurs indicateurs des pressions sous-jacentes sur les prix et sont étroitement suivies par la Banque du Canada, était de 1,73 % en février.

La Banque du Canada a averti que les lectures annuelles de l’inflation en mars et dans les mois suivants pourraient grimper au-dessus de sa zone de confort de 2,0 %, mais uniquement parce que la comparaison sur 12 mois se fera avec le pire de la crise induite par la pandémie.

La tendance à la hausse des prix à la pompe devrait pousser l’inflation annuelle totale au-dessus de 2,0 % ce mois-ci, et elle pourrait peut-être même atteindre 3,0 % en avril, selon l’économiste Royce Mendes, de la Banque CIBC.