(Montréal) Les mises en chantier ont connu une forte croissance en février pour le quatrième mois consécutif, selon ce qu’a rapporté lundi l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

En décembre, l’APCHQ avait prédit un recul pour les mises en chantier pour l’année 2021. C’est tout le contraire qui semble se produire.

Le directeur du service économique de l’Association, Paul Cardinal, parle maintenant « d’une année exceptionnelle » et compte revoir ses prévisions à la hausse.

Il s’agirait même de la meilleure année depuis 2004 et de la deuxième meilleure année depuis que l’APCHQ compile ces données, soit depuis 1990, rapporte-t-il.

Les mises en chantier de février ont connu une hausse de 59 % au Québec, en comparaison avec le mois de février 2020.

En tout, 3984 mises en chantier ont été recensées dans la province. Cette augmentation fait suite à des hausses de 40 % en novembre, de 43 % en décembre et de 39 % en janvier.

Régions en croissance

La région métropolitaine de Sherbrooke arrive en tête du classement avec une progression de 309 % comparativement à la même période l’an dernier. Les nouvelles constructions ont quadruplé dans ce secteur de l’Estrie avec 180 mises en chantier en février alors qu’il n’en comptait que 44 en 2020.

Montréal arrive en deuxième position avec une hausse des mises en chantier de 112 %. « C’est un record pour un mois de février », affirme M. Cardinal en entrevue téléphonique.

La construction résidentielle a plus que doublé dans la métropole, passant de 1443 à 3059 nouveaux chantiers.

La région de Québec a également enregistré une croissance de 36 % de la construction résidentielle avec 236 mises en chantier.

À l’inverse, les régions métropolitaines de Trois-Rivières, Saguenay et Gatineau ont connu des replis, de 59 %, 67 % et 76 % respectivement.

« Performance exceptionnelle » à Montréal

M. Cardinal explique qu’habituellement le domaine de la construction neuve bat son plein l’été plutôt que l’hiver.

En ce qui concerne Montréal, il est probable que certains promoteurs aient voulu démarrer leurs projets avant l’entrée en vigueur, le 1er avril, du Règlement pour une métropole mixte.

Ce qui expliquerait cette « performance exceptionnelle », à son avis.

Ce règlement encadrera la délivrance de permis de construction pour les immeubles de cinq logements et plus en vertu de certaines conditions.

Le promoteur devra notamment inclure un pourcentage de logements sociaux et abordables dans le projet.

Des experts en urbanisme ainsi que des promoteurs avaient formulé des critiques à l’égard de ce règlement, expliquant que la facture sera plus élevée pour les nouveaux acquéreurs de logements ou locataires de logements neufs afin de compenser les pertes financières des logements abordables devant être inclus dans les nouvelles constructions.

Prévisions

La vigueur des mises en chantiers laisse encore présager une augmentation pour les prochains mois.

Les données tirées de la dernière mise à jour des chiffres de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), sur lesquelles se base l’APCHQ, indiquent que la COVID-19 n’a pas ralenti le marché de la construction neuve au Québec.

M. Cardinal indique que les maisons unifamiliales connaissent un regain de popularité.

Cette dernière catégorie a même doublé par rapport à l’exercice précédent, tandis que les gens sont en quête d’espace et cherchent à s’établir en banlieue depuis le début de la pandémie.

En revanche, M. Cardinal ajoute que si la construction de logements locatifs va bon train pour le moment, celle-ci devrait commencer à ralentir éventuellement, en raison notamment des restrictions de voyage et de la crise sanitaire qui entraînent une baisse du nombre d’étudiants étrangers et de nouveaux résidents qui viennent s’établir au Québec.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.