(Washington) L’administration Biden n’écarte pas la mise en place d’un impôt sur la fortune, qui n’est cependant pas sa solution privilégiée, pour faire participer les entreprises et ménages les plus aisés au financement des dépenses engendrées par la crise, a indiqué dimanche la secrétaire au Trésor.

« C’est quelque chose que nous n’avons pas encore décidé et que nous pouvons examiner », a indiqué Janet Yellen, interrogée sur la chaîne ABC, soulignant que « le président Biden, au cours de la campagne, a proposé […] des alternatives qui ont un impact similaire ».

Joe Biden avait proposé « que les entreprises et les particuliers aisés paient davantage pour répondre aux besoins de l’économie, aux dépenses nécessaires, et à plus long terme, je pense que nous présenterons des propositions pour maîtriser les déficits », a détaillé la secrétaire au Trésor.

Les milliers de milliards de dollars dépensés depuis un an pour aider les entreprises et les ménages, à travers les plans de relance successifs, à faire face à la crise provoquée par la COVID-19, ne cessent de creuser le déficit.

Les républicains, notamment, ont fait état de leur inquiétude quant aux conséquences sur la dette du plan d’urgence de 1900 milliards de dollars qui a été adopté mercredi au Congrès et signé jeudi par Joe Biden. Et un nouveau plan, visant à investir dans les infrastructures et les énergies vertes pour créer des emplois, doit encore être présenté.

Mais les taux d’intérêt exceptionnellement bas diminuent considérablement le coût de la dette. Ainsi, « bien que la dette ait considérablement augmenté, les intérêts sont restés relativement faibles par rapport à la taille de l’économie », a relevé Mme Yellen.

Cependant, « nous devons nous assurer que l’économie, le budget, sont sur une trajectoire durable. […] À plus long terme, nous devons maîtriser les déficits », a-t-elle reconnu.

La secrétaire au Trésor a de nouveau balayé les craintes d’un retour de l’inflation, qui ont agité les marchés à cause de l’argent injecté dans l’économie, au moment même où la campagne de vaccination est menée tambour battant aux États-Unis.

Le boom économique attendu à partir du printemps devrait faire augmenter certains prix, mais les risques d’inflation sont, selon elle, bien moins élevés que celui de voir une cicatrice durable sur le marché du travail avec un plan de relance moins généreux.

« Je pense qu’il y a un petit risque. Et je pense que c’est gérable », a-t-elle assuré, anticipant « un mouvement temporaire ».