(New York) Une enquête menée auprès de plus de 5000 chefs de la direction dans le monde révèle un optimisme record quant à la croissance économique, un an après que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que l’épidémie de COVID-19 était une pandémie mondiale.

Le sondage mené plus tôt cette année par PwC auprès de 5050 grands patrons dans 100 pays a montré que 76 % d’entre eux révisaient à la hausse leurs prévisions de croissance économique pour 2021.

Ce résultat représentait une hausse par rapport à celui de 22 % enregistré l’an dernier et celui de 42 % de 2019.

« Après une année de tragédie humaine et de graves difficultés économiques, il est encourageant de voir que les personnes chargées de prendre les décisions d’investissement et de recruter du personnel se sentent d’un optimisme prudent quant à l’année à venir », a affirmé le président du réseau international de PwC, Bob Moritz.

« Les chefs de la direction sont convaincus que la croissance reviendra, stimulée par le développement rapide des vaccins et leur déploiement dans de nombreuses régions du monde. »

Il s’agit du plus haut niveau d’optimisme depuis que cette enquête a commencé à poser cette question, en 2012.

L’optimisme était particulièrement fort en Amérique du Nord et en Europe occidentale, où ces pourcentages étaient de 86 % et 76 % respectivement.

Les chefs de la direction étaient également plus optimistes quant aux perspectives de leur entreprise. Environ 36 % d’entre eux se disaient « très confiants » quant aux perspectives de croissance des revenus de leur organisation dans les 12 prochains mois, contre 27 % en 2020.

Les chefs de la direction dans les secteurs des technologies et des télécommunications ont exprimé les niveaux de confiance les plus élevés, à 45 % et 43 % respectivement. Entre-temps, les patrons du secteur de l’hébergement et des loisirs étaient les moins confiants, avec des pourcentages de 27 %, suivis par les dirigeants du secteur des transports et de la logistique, à 29 %.

Les chefs de la direction des États-Unis étaient ceux qui s’attendaient le plus à une croissance, dans une proportion de 35 %, un résultat supérieur de sept points de pourcentage à celui de la Chine. L’an dernier, les États-Unis n’étaient qu’un seul point de pourcentage en avant de la Chine.

Les nouveaux développements politiques et les tensions existantes renforcent l’attention des patrons américains sur le Canada et le Mexique, tout en réduisant l’importance accordée à la Chine.

Le pourcentage de chefs de la direction exprimant des inquiétudes au sujet du changement climatique est passé de 24 % à 30 % en 2020. Pourtant, le changement climatique ne se classe encore qu’au neuvième rang des menaces perçues par les dirigeants pour la croissance.

Un autre 27 % des dirigeants ont affirmé qu’ils n’étaient « pas du tout préoccupés » ou « pas très préoccupés » par le changement climatique. Cela peut être dû au fait que le changement climatique n’est pas considéré comme une menace immédiate pour la croissance par rapport à d’autres problèmes comme la pandémie, la surréglementation et les cybermenaces, a estimé PwC.

Environ 39 % des patrons interrogés ont indiqué que leur organisation devait faire plus pour « mesurer » leur impact environnemental et 43 % ont admis qu’ils devaient faire plus pour « en rendre compte ».

Mais six dirigeants sur dix n’ont pas encore pris en compte les risques climatiques dans leurs activités de gestion stratégique des risques.

Les cybermenaces préoccupent davantage

Les pandémies et les crises sanitaires sont en tête de liste des menaces pesant sur les perspectives de croissance, dépassant la peur de la surréglementation, qui est depuis 2014 la principale préoccupation des chefs de la direction dans le monde.

La numérisation croissante augmente les risques posés par les cybermenaces. Une augmentation significative des incidents de cybersécurité en 2020, y compris les attaques de rançongiciels, a fait en sorte que les cybermenaces ont bondi de la liste pour devenir la deuxième plus grande préoccupation, citée par 47 % des patrons, contre 33 % en 2020.

La propagation de la désinformation (28 % contre 16 %) augmente également rapidement dans la liste des préoccupations.

L’incertitude en matière de politique fiscale a augmenté et est préoccupante pour 31 % des dirigeants, contre 19 % il y a un an, car les déficits publics croissants devraient entraîner une augmentation des impôts.

Environ 36 % des chefs de la direction prévoient d’utiliser l’automatisation et la technologie pour rendre leur main-d’œuvre plus concurrentielle, soit plus du double de la proportion des patrons qui ont exprimé la même chose en 2016.

M. Moritz a souligné que le monde était à un point d’inflexion alors que les vaccinations se multipliaient dans le monde.

« Pour réaliser le type de changement nécessaire, les chefs de la direction devront penser différemment et évaluer constamment leurs décisions et leurs actions par rapport à des impacts sociétaux plus larges. Ce faisant, ils établiront une voie qui renforce la confiance et produit des résultats durables pour les actionnaires, la société et notre planète. »