(Ottawa) Les banlieues de Toronto, de Montréal et de Vancouver sont derrière une hausse du nombre de logements en construction et de propriétés prêtes à être occupées, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Dans deux rapports publiés lundi, l’agence fédérale rapporte que le nombre de logements disponibles à Toronto, à Montréal et à Vancouver commence à augmenter en fonction de l’éloignement du centre-ville, tandis que le nombre de propriétés dont la construction débute dans les centres urbains est aussi en hausse.

Selon la SCHL, les terrains libres et les prix abordables font augmenter le nombre de logements achevés dans un rayon d’environ 30 kilomètres des centres-villes étudiés.

À Vancouver et à Toronto, le nombre de logements achevés atteint un sommet dans un rayon de 20 à 30 km. À Montréal, ce pic est observable dans des zones encore plus éloignées, à plus de 30 km.

« C’est à Montréal que la tendance à la périurbanisation est la plus forte : l’offre de logements augmente à mesure que l’on s’éloigne du centre-ville et décroît en fonction de la densité démographique », peut-on lire dans le rapport de la SCHL.

« Comme Montréal, Toronto a connu l’étalement urbain et un grand nombre de logements ont été produits dans des banlieues éloignées. Toutefois, Toronto a aussi connu un essor de construction résidentielle dans son noyau actif », ajoute-t-on.

L’étalement urbain est plus limité à Vancouver puisque la région connaît un niveau de construction relativement stable dans ses zones urbaines, précise la SCHL.

L’agence a observé le plus faible niveau d’activités de construction dans une fourchette de 5 à 10 kilomètres en dehors des centres-villes étudiés.

Les copropriétés étaient à l’origine de la majeure partie des achèvements à proximité des centres-villes, par rapport aux maisons unifamiliales, jumelées, en rangée et locatives, qui dominaient ailleurs. À mesure que l’on s’éloigne des centres-villes de Toronto et de Montréal, l’offre de copropriétés diminue, souligne la SCHL.

Les tendances observées soulèvent deux défis.

« Premièrement, la tendance croissante à la périurbanisation pourrait amplifier les coûts externes relatifs au logement (investissements dans les infrastructures, congestion routière et émissions de gaz à effet de serre) », signale-t-on.

« Deuxièmement, le niveau relativement faible de production de logements dans les zones à faible revenu de Montréal (et, dans une moindre mesure, de Toronto) pourrait indiquer qu’il existe des problèmes d’abordabilité dans ces quartiers. »

Le revenu familial moyen dans les régions de Toronto, de Vancouver et de Montréal était respectivement de 98 635 $, de 89 300 $ et de 78 400 $ en 2016, selon les chiffres de la SCHL.

Lorsque le revenu augmente dans une ville, il en va de même pour le désir des résidants de déménager, constate l’agence. Étant donné que le logement est moins cher par pied carré à de plus grandes distances, les gens sont incités à s’installer dans des emplacements excentrés afin de se permettre de plus grands espaces.

Les familles plus fortunées s’établissent donc en banlieue, malgré des déplacements plus longs.

Ce rapport de la SCHL sur l’offre de logements dans les grands centres a été rendu public au même moment que les données de décembre sur les mises en chantier au pays.

Leur rythme annuel a bondi de 23,1 % par rapport au mois précédent, les mises en chantier de maisons unifamiliales ayant atteint à Montréal leur plus haut niveau depuis février 2008.

Le taux annuel mensuel désaisonnalisé des mises en chantier est passé en janvier à 282 428 unités.

Dans les centres urbains, la cadence annuelle des mises en chantier a augmenté de 27,7 % à 266 877 unités, avec une hausse de 24,1 % des mises en chantier d’immeubles à logements multiples et de 38,1 % de mises en chantier de maisons individuelles.

Les mises en chantier en milieu rural ont pour leur part été estimées à un taux annuel désaisonnalisé de 15 551 unités.

Ces plus récents chiffres comprennent les mises en chantier à Kelowna, en Colombie-Britannique, après que la région eut été omise de l’enquête du mois de décembre en raison de la pandémie de COVID-19.

Si l’on exclut la région de Kelowna, le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier d’habitations était de 281 389 en janvier, ce qui représente une hausse de 22,7 % par rapport aux 229 350 unités de décembre.

La moyenne mobile sur six mois des taux annuels mensuels désaisonnalisés des mises en chantier était de 244 963 unités pour le premier mois de 2021, contre 238 747 en décembre.