(Montréal) À l’approche d’une autre saison qui promet de nombreuses rénovations résidentielles au Québec, un sondage effectué le mois dernier auprès d’entrepreneurs laisse prévoir d’autres problèmes d’approvisionnement de matériaux qui risquent de provoquer pour les consommateurs d’importantes hausses de prix.

Le sondage téléphonique Léger réalisé auprès de 750 entrepreneurs et dirigeants d’entreprises en construction et en rénovation révèle que depuis mars 2020, un peu plus de quatre entrepreneurs sur cinq ont fait face à des problèmes tels que des délais de livraison, des délais de transport sur les chantiers, des ruptures de stock chez le fournisseur ou un faible niveau d’inventaire local.

Les matériaux les plus touchés par les problèmes d’approvisionnement sont, dans l’ordre, les portes et fenêtres, le bois d’œuvre, le contreplaqué, les fermes de toit, les poutrelles, les produits d’ingénierie en bois et les articles de plomberie.

Les répondants prévoient aussi des ennuis d’approvisionnement pour l’aluminium, le béton, l’acier, les panneaux de gypse et le bardeau d’asphalte. Cette rareté des matériaux se traduit par des hausses de prix parfois considérables.

Pour 42 % des entrepreneurs, l’augmentation globale des coûts en matériaux est supérieure à 20 % alors que pour 22 % d’entre eux, la hausse estimée est de l’ordre de 10 % à 20 %.

Un autre sondage Léger mené en décembre dernier auprès, cette fois, de 1000 répondants a indiqué que depuis mars dernier, 65 % des propriétaires ont fait des travaux de rénovation à leur domicile, en particulier des travaux relatifs au patio, à la terrasse ou au balcon et à l’aménagement paysager, mais aussi des travaux de plomberie, d’électricité, de recouvrement de toiture et d’isolation.

Ce sondage conclut aussi que deux propriétaires sur trois envisagent de faire des travaux de rénovation à leur domicile d’ici septembre prochain. D’ailleurs, les entrepreneurs prévoient qu’ils seront d’ici là, à 51 %, aussi occupés qu’ils ne l’ont été jusqu’ici depuis le début de la pandémie ; 29 % s’attendent à l’être encore plus.

Toutefois, le président et chef de la direction de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), Richard Darveau, affirme que cette année, les quincailleries et centres de rénovation auront plus d’inventaire, de main-d’œuvre et d’expérience avec les règles sanitaires que l’an dernier pour faire face à la musique.

Jean-François Samray, du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), estime que les résultats de ces sondages et la hausse envisagée de la demande pour le bois d’œuvre démontrent l’urgence pour le gouvernement québécois de compléter la révision du régime forestier afin de répondre aux besoins prévisibles des entrepreneurs et des consommateurs.

Les regroupements professionnels qui ont commandé les deux sondages encouragent aussi les consommateurs, les entrepreneurs et les donneurs d’ouvrage à faire preuve de transparence et de clarté sur les soumissions, notamment les délais, et à prévoir des clauses d’ajustement de prix.

Les sondages ont été commandés par l’Association de la construction du Québec (ACQ), l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) et la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ).