(Ottawa) Les dépôts de dossiers d’insolvabilité au Canada ont reculé à un creux de 20 ans l’année dernière, le soutien financier du gouvernement ayant contrebalancé le choc et l’incertitude économique attribuables à la pandémie de COVID-19.

Selon le Bureau du surintendant des faillites (BSF), l’année 2020 a vu 99 244 dossiers d’insolvabilité de consommateurs et d’entreprises en 2020, un nombre en baisse de près de 30 % par rapport à l’année précédente.

Les dossiers d’insolvabilité de consommateurs étaient en baisse de 30 % l’année dernière par rapport à 2019, à un plus bas niveau de 18 ans, tandis que ceux des entreprises étaient en baisse de 24 % par rapport à 2019 et à leur niveau le plus bas depuis depuis 1987, année où ces données ont commencé à être compilées.

« Ces creux historiques des dépôts de dossiers d’insolvabilité montrent que les programmes d’aide gouvernementale ont permis à de nombreux particuliers et entreprises de rester à flot malgré les difficultés financières importantes causées par la pandémie », le président du conseil de l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), Mark Rosen.

Les subventions gouvernementales, les prêts sans intérêt, les subventions provinciales et les paiements de prêts différés ont éliminé les pressions financières qui forcent souvent les décisions d’insolvabilité, a-t-il précisé dans un communiqué de presse.

« Ce que nous ne pouvons pas encore voir dans les données sur l’insolvabilité, c’est comment les choses vont évoluer lorsque (l’aide prendra fin). »

Toutes les provinces ont enregistré une baisse des dépôts de dossiers de consommateurs en 2020, l’Île-du-Prince-Édouard en tête avec une baisse de 43,1 %, tandis que le Manitoba a enregistré la plus faible baisse, soit 19,7 %.

Les secteurs des arts, des spectacles et des loisirs, ainsi que celui de la gestion de sociétés et d’entreprises, ont enregistré la plus forte augmentation des dossiers d’insolvabilité, tandis que ceux de la construction et de la fabrication ont enregistré les baisses les plus importantes.

Avec un passif totalisant 198,1  millions, le détaillant Le Château représentait le plus important des six dossiers déposés par les compagnies en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies au quatrième trimestre, selon un rapport du BSF.

« La dévastation financière liée à la pandémie a forcé de nombreuses entreprises canadiennes à fermer définitivement leurs portes l’année dernière », a précisé M. Rosen, ajoutant que ces fermetures n’étaient pas toutes incluses dans les données sur l’insolvabilité parce que plusieurs ont abandonné sans nécessairement déclarer faillite.

Les déclencheurs tels que les appels des créanciers, les avis d’expulsion et les saisies qui obligent souvent les consommateurs et les entreprises à rechercher des options d’allégement de la dette étaient « pratiquement inexistants », a ajouté André Bolduc, syndic autorisé en insolvabilité.

Mais M. Bolduc a ajouté que les créanciers commençaient maintenant à reprendre leurs activités de recouvrement.

« Après une très longue pause, nous commençons à voir des individus avec des jugements obtenus contre eux, alors que les créanciers tentent de les rattraper avec leurs paiements », a-t-il observé.