On aurait pu s’attendre à ce qu’un temps des Fêtes moins festif et privé de centres commerciaux à cause des restrictions sanitaires ait un effet bénéfique dans le portefeuille des Canadiens. Or, il n’en est rien. Les dépenses des Fêtes ont atteint de nouveaux sommets, selon un nouveau sondage de la Banque Royale du Canada (RBC), les Québécois étant ceux qui ont le plus défoncé leur budget.

Même si les Canadiens n’ont pas pu faire de grandes réunions de famille ni profiter des commerces non essentiels, ils ont dépensé en moyenne 735 $, soit le montant le plus élevé depuis que le Sondage RBC sur les achats des Fêtes et les perspectives d’épargne a commencé à s’intéresser à ces dépenses, il y a 10 ans. En 2019, les dépenses moyennes étaient plutôt de 709 $.

Le quart des répondants au sondage a aussi dépensé plus que prévu, un excès de 588 $ pour la moyenne des Canadiens, par rapport aux 459 $ observés pendant la période des Fêtes de l’an dernier. Toutefois, les Québécois dépassent largement la moyenne au pays avec un trou dans leur budget de 1074 $.

Toujours selon l’étude, ce sont les hommes qui ont le plus de mal à s’en tenir à leur budget initial et, par tranche d’âge, les consommateurs âgés de 18 à 34 ans.

Parmi ceux qui ont fait des excès d’achats, 67 % n’ont pas encore payé leurs factures. Un quart de ces consommateurs ont d’ailleurs l’intention de diminuer rien de moins que leurs frais de subsistance pour y arriver, des mesures immédiates et draconiennes, certains réduiront leurs dépenses consacrées au divertissement, tandis que d’autres reporteront le solde sur leur carte de crédit pendant au moins deux mois, malgré le taux élevé d’intérêts à payer.

À la suite de ces constats, les Canadiens sondés ont dit avoir pris des résolutions. Ils apporteront des changements à leurs habitudes de consommation pour se préparer à la prochaine période des Fêtes, notamment en épargnant de façon régulière et en dépensant moins ou en résistant à toute tentation de dépenser plus que ce qu’ils ont mis de côté.

Outils budgétaires

À la question sur la somme supplémentaire qu’ils pourraient épargner en 2021, la moitié d’entre eux ont répondu qu’ils n’en avaient aucune idée, alors que 22 % ont déclaré qu’ils n’épargnaient pas du tout en ce moment et qu’ils ne pensaient pas avoir de surplus à mettre de côté au cours des 12 prochains mois.

Pour les 53 % qui ne savent comment faire pour épargner, Brigitte Felx, planificatrice financière chez RBC, suggère quelques trucs.

« Les gens peuvent utiliser les outils en ligne pour faire un budget, conseille-t-elle. Il y a les applications des institutions financières, comme TrouvÉpargne NOMI, qui repèrent les sommes excédentaires de ton compte bancaire et les mettent de côté dans un compte d’épargne. Puis, il y a également l’épargne systématique, qui prend une somme, par exemple à chaque paye, et l’investit dans un CELI. Le but est de prévoir son objectif d’achat pour les Fêtes de fin d’année. »

Au total, 2000 sondages ont été effectués en ligne par Ipsos auprès de Canadiens âgés de 18 ans ou plus, du 4 au 6 janvier 2021, par l’intermédiaire du site Ipsos Je-Dis dans le cadre de cette étude, qui est menée pour RBC depuis 2011. Les résultats sont exacts à +/-2,5 points de pourcentage près, 19 fois sur 20, par rapport aux résultats que l’on aurait obtenus si l’ensemble de la population adulte canadienne avait été sondée.